>>De l’eau découverte autour d’une exoplanète potentiellement habitable
Vue d'artiste de l'exoplanète K2-18 b fournie par l'ESA/Hubble le 11 septembre 2019. |
"Il y a peut-être de la vapeur d'eau autour de K2-18 b, mais pour le moment on n'en est pas sûr", a dit l'astrophysicien Bruno Bézard, de l'Observatoire de Paris-PSL. Les calculs menés en reprenant les données de l'époque concluent à une détection de méthane plutôt que d'eau, selon l'étude parue jeudi 12 mai dans Nature Astronomy.
Même si par ailleurs, le scientifique veut bien croire qu'"il n'y a pas que du méthane mais aussi de la vapeur d'eau" dans l'atmosphère de la planète, située dans la constellation du Lion à 110 années-lumière du système solaire.
L'annonce de 2019 avait agité le monde des planétologues, car elle concernait la première, -et jusqu'à aujourd'hui la seule-, exoplanète située dans la zone dite "habitable" de son système solaire. C'est-à-dire un astre se trouvant, comme la Terre, à une distance ni trop proche ni trop lointaine de son étoile pour y rendre possible la vie. Avec une masse égale à huit fois celle de notre planète, K2-18 b est qualifiée de "super-Terre" ou "mini-Neptune".
L'étude de 2019 avait utilisé des observations faites par le télescope spatial Hubble pour analyser la lumière filtrée par l'atmosphère de la planète. Leurs résultats révélaient selon eux la signature moléculaire de la vapeur d'eau. L'équipe de scientifiques de l'Observatoire de Paris et de l'Institut allemand Max Planck a repris ces données.
Elle ne conteste pas la possibilité d'y détecter la présence d'eau, mais affirme que les signaux enregistrés "peuvent tout à fait être dus au méthane", selon M. Bézard. Il interroge notamment le fait que l'étude de 2019 ait écarté tout scénario dans lequel l'atmosphère contiendrait du méthane, un gaz composé de carbone et d'hydrogène.
"On ne voit pas pourquoi ils ont privilégié des modèles où il n'y a pas de méthane", dit-il. Le juge de paix chargé de trancher l'affaire est déjà à son poste : le télescope spatial James Webb (JWST), beaucoup plus performant qu'Hubble, qui va bientôt entrer en service.
Du temps d'observation de l'atmosphère de K2-18 b y est déjà programmé, selon M. Bézard. "Avec ça, on pourra déterminer s'il y a effectivement de la vapeur d'eau et dans quelle proportion", conclut-il.
APS/VNA/CVN