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La coalition emmenée par Ryad au Yémen a rouvert le 8 novembre le port d'Aden (Sud), contrôlé par les forces gouvernementales qu'elle soutient. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Devant le tollé provoqué aux Nations unies --qui ont dénoncé le risque d'une famine historique--, cette coalition a rouvert mercredi 8 novembre le port d'Aden (Sud), contrôlé par les forces gouvernementales qu'elle soutient, puis jeudi 9 novembre le point de passage de Wadea, à la frontière saoudo-yéménite.
Cité samedi 11 novembre par des médias yéménites, le ministre du Transport du gouvernement reconnu par la communauté internationale, Mourad al-Halimi, a en outre affirmé que les aéroports d'Aden et de Seyoun (Sud-Est), en zones contrôlées par les loyalistes, rouvriraient dimanche 12 novembre. La compagnie Yemenia reprendra l'intégralité de ses liaisons, a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, le commissaire européen à l’aide humanitaire et à la gestion des crises, Christos Stylianides, s'est félicité de la reprise des activités dans le port d'Aden et de la réouverture du poste-frontière de Wadea, des "mesures initiales" qui représentent "un pas dans la bonne direction".
"L'UE exhorte la coalition à s'assurer de la reprise immédiate des vols des Nations unies et des activités dans les ports de Hodeida et d'Al-Salif, ainsi que de la réouverture des frontières terrestres, pour l'aide humanitaire" notamment, a-t-il toutefois ajouté, jugeant cet acheminement vital.
Vendredi 10 novembre, l'ONU avait de son côté jugé insuffisant ce premier allègement du blocus, relevant qu'il empêchait toujours l'arrivée de l'aide humanitaire.
"La réouverture du port à Aden n'est pas suffisante. Nous devons voir levé le blocus de tous les ports, en particulier Hodeida, pour les importations à la fois humanitaires et commerciales", avait souligné un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha), Russell Geekie.
"Il ne peut y avoir aucune alternative au fait que ces ports puissent fonctionner complètement et recevoir de l'aide humanitaire ainsi qu'un trafic commercial", avait-il insisté.
Celui d'Hodeida en particulier, situé en territoire tenu par les rebelles, constitue un accès clé pour l'aide car il est le plus proche géographiquement de la majorité des populations dans le besoin.
'Grande famine'
La coalition emmenée par l'Arabie saoudite avait fermé lundi 6 novembre les frontières du Yémen en réponse à un tir de missile durant le week-end précédent par des rebelles houthis yéménites, intercepté près de Ryad.
Ce tir a été condamné par le Conseil de sécurité, mais le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'ONU, Mark Lowcock, avait toutefois rapidement évoqué devant ce même Conseil le risque de voir survenir "la plus grande famine" de ces dernières décennies --avec des "millions de victimes"-- si le blocus n'était pas levé.
Avant ce blocus, les agences humanitaires de l'ONU faisaient transiter leur aide en nourriture et médicaments via les ports de Hodeida, Al-Salif et Aden. Mais la coalition a accusé les rebelles d'utiliser des convois d'aide pour faire entrer des armes illégalement.
Pour l'ONU, le Yémen constitue la première des crises humanitaires mondiales, avec 17 millions de personnes nécessitant de l'aide alimentaire dont sept millions risquent la famine.
Le blocus entrave également l'assainissement de l'eau et cela peut avoir un impact sur près de six millions de personnes vivant dans des régions à haut risque de choléra, selon la responsable de l'Unicef au Yémen, Merixtell Relano.
Entre le 27 avril et le 8 novembre 2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré 913.741 cas suspects de choléra et 2.196 décès liés à cette maladie, même si le nombre de cas est en diminution depuis plusieurs semaines.
L'Arabie saoudite et ses alliés sont intervenus au Yémen en mars 2015 pour mettre fin à la rébellion des Houthis et venir en aide aux forces pro-gouvernementales regroupées dans le Sud.
AFP/VNA/CVN