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Le sixième round de négociation s'est ouvert en matinée au siège de la Commission européenne à Bruxelles, où les Européens n'ont pas caché leur inquiétude croissante face à la fragilité de leur interlocuteur, le gouvernement conservateur de Theresa May.
Cette session sera courte et ne suscite pas d'espoirs d'avancées décisives côté européen. Elle s'achèvera vendredi 11 novembre par une conférence de presse commune du négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, et son homologue britannique David Davis.
"Le temps presse", a prévenu jeudi 9 novembre M. Barnier depuis Rome où il prononçait un discours avant de rentrer dans l'après-midi à Bruxelles. "Le moment d'une vraie clarification approche", a ajouté celui qui négocie au nom des 27 pays qui resteront dans l'UE.
"Nous avons fait des progrès considérables dans les domaines qui comptent", a au contraire estimé le ministère britannique chargé du Brexit sur son compte Twitter, dans un message en forme de réplique, accompagné d'une vidéo détaillant les engagements pris à ce stade.
Toujours pas assez, avait déjà dit la veille Michel Barnier, sur le même réseau social et graphiques à l'appui, demandant "plus de progrès sur les trois sujets clés" de la phase actuelle des négociations : l'épineux règlement financier du Brexit, les conséquences de la séparation pour l'Irlande, et le sort des droits des expatriés européens et britanniques après le divorce.
Celui-ci doit survenir le 29 mars 2019 à 23h00 GMT, a annoncé dans la soirée le ministère britannique en charge du Brexit. Cette précision, visant à "éviter toute confusion", selon David Davis, fera l'objet d'un amendement à la loi de retrait de l'UE, en cours d'élaboration à Westminster, destiné à mettre fin à la suprématie du droit européen au Royaume-Uni.
"Tout est prêt"
Les 27 ont rappelé lors du dernier sommet européen en octobre qu'il faudrait des "progrès suffisants" dans ces domaines pour qu'ils donnent leur feu vert à des discussions avec Londres sur une période de transition post-Brexit, souhaitée par Theresa May, et sur leurs relations commerciales à plus long terme.
"Tout est prêt (pour commencer des négociations commerciales, ndlr) dès le 1er janvier", a assuré un haut diplomate de l'UE. Mais "si nous n'avons pas tout scellé fin novembre ou la première semaine de décembre" sur les priorités préalables des 27, "cela reporte à février ou mars" cette perspective, a-t-il ajouté.
"Nous n'avons pas besoin de discours, nous avons besoin d'engagements écrits de la part des Britanniques", a commenté cette source, soulignant que ce sixième round sera "seulement oral" et ne durera "qu'un jour et demi".
Londres estime avoir fait un grand pas avec des propositions pour garantir les droits des Européens souhaitant rester au Royaume-Uni après le Brexit.
"D'importants problèmes doivent encore être résolus" dans ce dossier, a toutefois averti mercredi 8 novembre le groupe d'eurodéputés qui suit les négociations du Brexit, mené par le libéral Guy Verhofstadt.
L'autre principale pomme de discorde reste le solde de tout compte que devra verser le Royaume-Uni pour honorer ses engagements financiers envers l'UE.
Le président du Parlement européen Antonio Tajani a récemment affirmé que la facture tournerait autour de "50 ou 60 milliards" d'euros, confirmant pour la première fois des estimations officieuses circulant à Bruxelles, et déplorant "les clopinettes" proposées par Londres.
Les lignes sont cependant peut-être en train de bouger, plusieurs médias britanniques affirmant que Mme May est prête à accroître l'offre de 20 milliards déjà avancée.
AFP/VNA/CVN