COVID-19
La Chine révise son bilan à la hausse

La Chine a annoncé vendredi 17 avril près de 1.300 morts supplémentaires à Wuhan, épicentre d'une pandémie qui vaut à Pékin une contraction sans précédent de son économie au 1er trimestre.

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Des personnels médicaux vérifient des informations des tests de COVID-19 qu'ils font passer aux habitants de Wuhan, le 16 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis son apparition dans la métropole du centre du pays fin 2019, la maladie a infecté plus de 2 millions de personnes à travers le monde mais aussi suscité des doutes quant à la réalité du bilan chinois.

La mairie de Wuhan créait la surprise en révisant ses chiffres à la hausse avec 1.290 décès supplémentaires. Ce nouveau décompte porte à 4.632 le bilan des décès enregistré dans le pays le plus peuplé du monde.

Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la ville, placée sous quarantaine du 23 janvier au 8 avril, explique qu'au plus fort de l'épidémie, certains patients sont décédés chez eux faute de pouvoir être pris en charge dans les hôpitaux.

Ils n'avaient donc pas été comptabilisés jusqu'à présent dans les statistiques officielles qui ne prenaient en compte que les personnes décédées à l'hôpital.

La remontée des données par les hôpitaux a fait l'objet de "retards" et "d'omissions", a reconnu la ville.

Le marché Huanan caché derrière une palissade où le nouveau coronavirus a fait son apparition fin 2019, le 15 avril 2020 à Wuhan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le bilan des cas confirmés de contamination à Wuhan est en hausse de 325. Le nouveau total chinois, de plus de 80.000 contaminations, risque toutefois de ne pas convaincre les plus sceptiques - notamment l'administration du président américain Donald Trump.

Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays compte près de 28.000 malades, est un des seuls à prendre la défense de Pékin, jugeant "contreproductives" ces accusations lors d'un entretien téléphonique avec son homologue chinois Xi Jinping.

Plus de 2 millions d'infectés

L'épidémie continue à dévaster l'économie mondiale.

Pékin a publié vendredi 17 avril ses chiffres officiels du PIB : l'économie chinoise a connu un repli de 6,8% sur un an au 1er trimestre. La Chine n'avait pas connu une telle contraction de son économie depuis l'établissement des statistiques trimestrielles au début des années 1990.

Aux États-Unis aussi l'économie sera fortement touchée. Pour réduire l'impact financier du confinement, le président Donald Trump, qui souhaite rouvrir le pays le plus tôt possible, a présenté jeudi 16 avril un plan pour faire "redémarrer l'Amérique".

Un hôpital de campagne à Central Park, le 16 avril à New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a estimé que les États "en bonne santé" pouvaient redémarrer "littéralement dès demain", avant l'échéance du 1er mai un temps évoquée, mentionnant le Montana, le Wyoming ou le Dakota du Nord, relativement épargnés.

Plus de 2.135.410 cas du nouveau coronavirus ont été officiellement déclarés dans le monde, dont au moins 141.127 décès, selon un comptage AFP jeudi 16 avril à 19h00 GMT.

Les États-Unis paient le plus lourd tribut, avec près de 33.000 décès pour 667.800 cas. Suivent l'Italie (22.170 morts), l'Espagne (19.130), la France (17.920) et le Royaume-Uni (13.729).

L'Amérique latine n'est pas épargnée.

Darwin Castillo, ouvrier équatorien de 31 ans, a littéralement perdu son père dans le chaos du COVID-19 à Guayaquil, une des villes les plus affectées d'Amérique latine : il est allé récupérer son corps dans une morgue bondée. Mais le sac mortuaire contenait une autre victime.

"Une sépulture"

"Je ne rejette pas la faute sur la morgue ou l'hôpital - il y avait des gens qui mouraient dans l'entrée. Je voudrais juste retrouver mon père et lui offrir une sépulture chrétienne, lui donner un bouquet de roses", a-t-il expliqué.

Des employés des pompes funèbres en combinaison de protection enveloppent de plastique le cercueil d'une personne décédée du COVID-19, le 15 avril à Guayaquil, en Équateur.
Photo : AFP/VNA/CVN

Du côté de l'Europe, tiraillées entre les impératifs sanitaires et l'urgence de minimiser les coûts sur l'emploi ou la croissance, les autorités avancent vers le déconfinement en ordre dispersé.

Mais plus de la moitié de la population mondiale reste confinée. Et si en Europe l'anticipation d'un "retour à la normale" se base sur un ralentissement des admissions en soins intensifs et des hospitalisations, la pandémie est loin d'être jugulée.

L'Europe reste dans "l'œil du cyclone" et ne doit "pas baisser la garde", met en garde l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en notant des "chiffres constants ou accrus" de contaminations au Royaume-Uni et dans l'Est du continent.

Au Royaume-Uni, le gouvernement a décidé de prolonger le confinement "pour au moins trois semaines".

À rebours des espoirs de déconfinement européens et américains, certains pays ont fait le choix inverse d'un renforcement des mesures de prévention.

En Asie, le gouvernement japonais a ainsi étendu l'état d'urgence à l'ensemble de l'archipel et une distribution de masques dans tous les foyers du pays était prévue vendredi 17 avril.


AFP/VNA/CVN

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