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Un expert soumet des prototypes de masques chirurgicaux à des tests pour vérifier s'ils arrêtent bien le coronavirus, dans une salle d'opération stérile de l'hôpital Policlinico di Sant'Orsola de l'université de Bologne, en Italie, le 15 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans une salle d'opération stérile de l'hôpital Policlinico di Sant'Orsola de l'université de Bologne (Centre-Nord), ce groupe de médecins et de scientifiques est engagé dans une course contre la montre et travaille 24h sur 24 pour tester et valider le plus grand nombre possible de prototypes.
Ces masques, fabriqués par une centaine d'entreprises dont certaines ont converti leurs activités pour contribuer à la lutte contre le coronavirus, viennent d'Italie, mais aussi d'Allemagne, d'Angleterre ou de République de Corée. La tâche du groupe de travail ? S'assurer qu'ils sont conformes aux normes européennes.
"Ce n'est pas facile de fabriquer un masque. Cela semble simple, mais ça ne l'est pas. Il doit être suffisamment ouvert pour permettre de respirer et suffisamment fermé pour arrêter l'aérosol", explique Cristiana Boi, professeur d'ingénierie chimique à l'Université de Bologne.
"Il est essentiel de porter un masque de bonne qualité. Un masque qui ne fonctionne pas peut donner la fausse impression que la personne qui le porte est protégée alors qu'elle ne l'est pas", ajoute-t-elle.
Le personnel hospitalier italien a dû faire face à une grave pénurie de matériel de protection et plus de 120 médecins sont déjà décédés des suites du coronavirus.
Les tests sont effectués en plusieurs phases.
La première permet de vérifier la capacité à respirer à travers le masque. Selon les chercheurs, au moins la moitié des masques échouent à ce premier test.
Les tests ultérieurs consistent à vaporiser les masques avec des particules de bactéries, puis à vérifier quel pourcentage de particules réussi à passer au travers. Un autre test consiste à extraire les bactéries du masque pour déterminer la quantité présente.
"Nous essayons de réduire la durée des tests à quelques jours seulement", explique Francesco Violante, directeur de l'école de médecine du travail de l'Université de Bologne et responsable du groupe d'experts.
"Pendant que nous testons les masques, nous pensons au fait qu'ils seront portés par les médecins et les infirmières qui traitent les patients infectés par le Coronavirus", ajoute Martina Cappelletti, un médecin spécialisé en microbiologie.