La Chine continue d'agiter les marchés financiers

La Bourse de Shanghai a connu un nouvel accès de fièvre le 2 septembre, à l'instar des autres places asiatiques qui s'alarment des signes supplémentaires d'essoufflement de la deuxième économie mondiale, jugés de très mauvais augure pour la croissance mondiale.

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La place chinoise a plongé de 4,39% à l'ouverture, dans la foulée d'une nouvelle journée de repli des marchés financiers internationaux, tant en Europe qu'aux États-Unis. Elle se reprenait cependant quelque peu à la mi-séance, affichant une hausse de 0,31%.

De son côté, le dollar australien --dont la valeur dépend fortement des énormes ressources minières de l'Australie-- frôlait des plus bas de six ans. Canberra annonçait une croissance plus ralentie que prévu au deuxième trimestre, de 0,2% en glissement trimestriel, alors que la Chine est son premier partenaire commercial.

Le Canada est lui officiellement entré en récession, en raison du coup de frein brutal subi par son secteur pétrolier, lui-même victime de l'effondrement des cours de l'or noir.

L'Australie et le Canada sont fortement dépendants de leurs exportations de matières premières, telles que le minerai de fer, qui ont alimenté la croissance chinoise au cours de la dernière décennie.

Un investisseur près d'un tableau électronique de cotations dans une société de bourse de Shanghai le 1er septembre.

Venant charger la barque des investisseurs après un mois d'août des plus éprouvants pour les Bourses mondiales, les incertitudes persistaient sur les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed) quant à une éventuelle hausse des taux d'intérêt dès septembre.

En effet, un resserrement de la politique monétaire américaine pourrait assombrir encore les perspectives économiques, alors que la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, vient de prévenir que la croissance mondiale 2015 serait "probablement plus faible" que les 3,3% prévus par le Fonds.

"Il y a les inquiétudes sur la croissance mondiale, attisées par les préoccupations sur la Chine, à un moment où la Fed songeait à relever ses taux d'intérêt, ce qui rend les investisseurs très nerveux", a déclaré à l'agence financière Bloomberg News Shane Oliver, analyste chez AMP Capital Investors. "Je crois que le pire est passé mais la volatilité va perdurer".

Inquiétudes

Mardi 1er septembre, de nouvelles statistiques officielles sont venues confirmer le ralentissement de la Chine, deuxième économie mondiale.

Son activité manufacturière, pilier traditionnel de sa croissance, s'est nettement contractée en août. Deux indicateurs, l'indice PMI des directeurs d'achats du Bureau national des statistiques (BNS) et celui du cabinet Markit, ont montré qu'elle était clairement en repli.

Si les marchés financiers chinois sont dans l'ensemble déconnectés de l'économie réelle, la Chine, qui représente 13% du PIB mondial, reste un moteur pour l'économie globale.

Et de nombreux analystes se demandent si Pékin va réussir sa transition vers un modèle plus durable, davantage porté sur la consommation et les services après des années de croissance à deux chiffres.

Les États-Unis, dont la reprise après la crise financière globale de 2008 est loin d'être solidement établie, vont appeler Pékin à mieux communiquer sur ses décisions lors d'une réunion du G20 en Turquie cette semaine.

Le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew "soulignera" à cette occasion le fait "que, essentiellement, le monde a besoin de davantage de demande", a déclaré un responsable américain.

Tentant de stabiliser la Bourse, les autorités chinoises ont apparemment repris ces derniers jours leurs achats de titres dans de grands groupes cotés, après être déjà intervenues massivement depuis deux mois sur les marchés, soulignait Wu Kan, gestionnaire de fonds chez JK Life Insurance à Shanghai.

L'angoisse des marchés chinois a rejailli sur les autres places asiatiques, Hong Kong perdant 1% à l'ouverture avant retrouver l'équilibre à la mi-journée. Tokyo a également plongé de près de 4% avant de regagner quelques couleurs à mi-séance (+0,79%).

Mardi 1er septembre à la clôture, Paris, Francfort ou Londres avaient reculé de 2% à 3% et Wall Street de près de 3%.

AFP/VNA/CVN

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