La Bourse de Paris tombe à un plus bas depuis fin mars

La Bourse de Paris a connu mercredi 24 mai sa pire séance depuis mi-mars à cause d'une forte montée de stress chez les investisseurs qui ont préféré se protéger d'un risque de défaut de paiement des États-Unis et d'un éventuel ralentissement économique.

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La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 125,25 points, soit 1,70%, à 7.253,46 points, son plus bas niveau depuis le 31 mars, après la baisse de 1,33% mardi 23 mai. Il faut remonter au 15 mars, en plein panique autour du secteur bancaire après de premières faillites aux États-Unis pour retrouver de telles baisses de l'indice parisien.

Toutes les valeurs du CAC 40, hors Eurofins Scientific qui a gardé la tête hors de l'eau, ont terminé en repli. Les plus fortes baisses étant enregistrées par des entreprises de secteurs industriels comme Stellantis (-4,09% à 14,63 euros), Schneider Electric (-3,44% à 157,66 euros) et Renault (-2,82% à 32,74 euros).

Les investisseurs délaissent les "valeurs cycliques" pour préférer les "valeurs défensives", censées garantir de bonnes performances même en cas de ralentissement économique, souligne Florian Allain, gérant de portefeuille chez Mandarine Gestion.

Les valeurs technologiques ont aussi souffert : STMicroelectronics (-5,38% à 39,31 euros), Worldline (-3,45% à 39,21 euros) et Capgemini (-2,55% à 158,25 euros). La faute, selon l'Agence d'informations financières Bloomberg, au fabricant américain de semi-conducteurs Analog Devices qui a présenté des perspectives jugées décevantes par les investisseurs.

La publication d'une inflation largement supérieure aux prévisions des analystes au Royaume-Uni en avril a aussi tendu les investisseurs, selon l'expert de Mandarine Gestion. "Lorsqu'un pays significatif a du mal à traiter cette inflation, on se demande si cela ne va pas être le cas en Europe dans trois ou six mois", explique-t-il.

L'approche de la date butoir pour aboutir à un accord entre Démocrates et Républicains sur le relèvement du plafond de la dette américaine provoque "un stress supplémentaire" sur les marchés, selon Florian Allain.

Les équipes du président américain Joe Biden et les négociateurs du camp républicain ont à nouveau cherché mardi 23 mai, sans succès dans l'immédiat, un délicat compromis budgétaire.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans français a frôlé en début de séance son plus haut niveau depuis le 9 mars, atteint le 19 avril, à 3,08%, pour clôturer à 3,04%.

Auto et luxe à la peine

Outre Stellantis et Renault, tout le secteur automobile a souffert mercredi 24 mai. Faurecia a chuté de 5,65% à 19,89 euros, Valeo de 2,83% à 18,52 euros, Michelin de 2,37% à 27,22 euros.

Après une des pires séances de l'année pour le secteur (-6,54% pour Hermès), les entreprises du luxe continuent d'être délaissées. Kering a reculé de 2,36% à 513,50 euros et LVMH de 2,05% à 817,10 euros.

AFP/VNA/CVN


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