La Bourse de Paris souffle après une fin de semaine éprouvante

La Bourse de Paris reprenait quelques couleurs (+ 0,20%) lundi matin 5 mars, enrayant sa chute de vendredi consécutive aux annonces douanières de Donald Trump, tout en restant prudente le temps de digérer les actualités politiques italienne et allemande du week-end.

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La Bourse de Paris ouvre en repli le 5 mars.

À 09h22 (08h22 GMT), l'indice CAC 40 prenait 10,50 points à 5.147,08 points. Vendredi 2 mars, il avait fini en fort recul de 2,39%.
"Le week-end fut très politique avec la conjonction du vote des militants du SDP, en Allemagne, à propos du contrat de coalition, de l'élection en Italie et de l'ouverture de la session annuelle du Parlement chinois", a relevé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
"Sans surprise, les militants du SPD ont largement approuvé un accord de coalition avec la CDU-CSU (d'Angela Merkel), à hauteur de 66,02%. Ce résultat positif était attendu par les observateurs étant donné les postes clés qui ont été attribués au parti social-démocrate par la chancelière allemande", a-t-il complété.
Par ailleurs, selon lui, l'élection italienne, "qui n'a finalement pas provoqué beaucoup d'émoi la semaine passée, ne devrait pas être un élément vraiment perturbateur pour le marché".
"La beauté de l'Italie, c'est que peu importe l'instabilité politique, la stagnation économique a été la norme au cours des vingt dernières années et le résultat d'hier soir ne va très certainement rien changer à cela", a estimé M. Dembik.
Une percée historique des forces antisystème, eurosceptiques et d'extrême-droite, majoritaires en voix et en sièges après les législatives italiennes dimanche, bouleverse la donne et plonge le pays dans l'incertitude politique, aucune majorité parlementaire claire ne se dégageant pour l'heure.
Les stratégistes du courtier Aurel BGC se voulaient en revanche moins rassurants, soulignant qu'il "est très difficile d'imaginer comment le pays" va s'en sortir après les résultats de cette élection.
C'est surtout sur le marché obligataire que se matérialisaient ces craintes alors que se creusait l'écart entre le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie et le rendement allemand de même échéance, ou "Bund", qui sert de référence.
En outre, les investisseurs vont continuer à digérer les annonces douanières de Donald Trump, qui ont fait nettement plonger les Bourses européennes en fin de semaine dernière.
"La décision la semaine dernière du président américain Donald Trump d'imposer des taxes élevées sur (les importations) d'acier et d'aluminium devrait continuer à se répercuter sur la semaine d'échanges qui débute", a estimé Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
Axa dans le rouge
Du côté des indicateurs, la France et l'Union européenne publieront leurs indices PMI finaux pour le mois de février tandis que les ventes au détail pour le mois de janvier sont à l'agenda en zone euro.
Les investisseurs prendront également connaissance, aux États-Unis, de l'indice d'activité dans le secteur des services (ISM).
Du côté des valeurs, Axa se repliait de 4,99% à 23,80 euros après avoir annoncé lundi l'acquisition du spécialiste américain de l'assurance dommages des entreprises, le groupe XL, pour environ 15,3 milliards de dollars (12,4 milliards d'euros) afin de devenir numéro un mondial de ce secteur.
Marie Brizard Wine and Spirits (MBWS) cédait 1,59% à 8,65 euros alors que le groupe de spiritueux cherche à recruter un nouveau directeur général, après avoir mis fin aux fonctions de son dirigeant actuel Jean-Noël Reynaud, a-t-il annoncé vendredi 2 mars.
Getlink (ex-Eurotunnel) perdait du terrain (- 1,85% à 11,43 euros) après avoir bondi de plus de 11% vendredi 2 mars, porté par l'annonce de l'acquisition de 15,49% de son capital par le groupe italien Atlantia, ce qui en fait son premier actionnaire.
Technicolor rebondissait (+ 4,79% à 1,53 euros) après avoir dévissé de plus de 22% jeudi 1er mars, dans le sillage de l'annonce de la conclusion d'un accord pour vendre son activité de licences de brevets à la société américaine InterDigital.
L'agence de notation Moody's a par ailleurs fait savoir ce lundi qu'elle dégradait la note de la dette du groupe d'un cran, à B1.

AFP/VNA/CVN

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