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Des opérateurs à la Bourse de New York, le 12 mars. |
Des opérateurs à la Bourse de New York, le 12 mars. Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Les autorités tentent pourtant d’apaiser les investisseurs à coups de milliers de milliards, mais leur manque de coordination semble plus inquiéter que rassurer. L’annonce, sans concertation, par le président américain Donald Trump d’une suspension de l’entrée des Européens aux États-Unis pour les 30 prochains jours semble avoir symbolisé cette absence de coopération dans la lutte contre le Covid-19. Et donné le coup d’envoi de la débandade des marchés.
L’une après l’autre, les places européennes ont affiché des chutes historiques : pire séance de l’histoire du CAC 40 à Paris (-12,28%), Francfort au plus mal depuis la Réunification (-12,24%), Londres qui n’avait jamais dévissé à ce point depuis octobre 1987. À Milan aussi, pire ne baisse jamais enregistrée : 16,92%. Madrid a lâché plus de 14%. À Wall Street, le Dow Jones a aussi encaissé sa plus forte dégringolade depuis le Lundi noir de 1987, en chutant de 9,99%.
En données cumulées, la violence de la correction boursière apparaît encore mieux : les grandes places européennes ont plongé de 30% ou plus depuis le début de l’année. L’indice vedette de la Bourse de New York a, lui, perdu 26% de sa valeur depuis janvier. En début de séance, la panique était telle que les échanges ont été suspendus pendant quinze minutes peu après l’ouverture. En Amérique latine, curée également à Buenos Aires comme à Sao Paulo, où la Bourse a terminé sur un recul de 14,78%. Les Bourses asiatiques ont aussi reculé, mais moins en comparaison, Tokyo perdant 4,41% et Hong Kong 3,67%.
Vendez, vendez, vendez
Les marchés ne croient visiblement plus à une réponse économique et financière efficace face à une pandémie qui ferme les frontières, les usines, les écoles, mettant un coup de frein jamais vu à l’économie mondialisée. Les annonces de relance en ordre dispersé des gouvernements et des banques centrales n’arrangent rien, pas plus que les décisions de confinement qui se succèdent.
Attendue au tournant, la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle maintenait ses taux directeurs inchangés, alors que ses homologues américaine et britannique ont toutes deux opté quelques jours plus tôt pour des baisses.
Le fait que la BCE n’ait pas fait de même "en dit long sur le manque de coordination entre les États-Unis et l’Union européenne", commente dans une note Sébastien Galy de Nordea Investment. L’institution a toutefois lancé jeudi 12 mars un programme de prêts pour soutenir les PME les plus touchées par l’épidémie de coronavirus, et compte acheter 120 milliards d’euros de dette publique et privée supplémentaire d’ici la fin de l’année. Pas de quoi rassurer les investisseurs.
La réaction a été tout aussi brutale sur le marché de la dette. Les investisseurs se détournant des actifs risqués, le taux à dix ans italien remontait en flèche, tandis que son pendant allemand, le "Bund", considéré comme une valeur refuge, s’enfonçait. Les marchés se sont écroulés dès l’ouverture, après l’annonce de Donald Trump sur les voyageurs en provenance d’Europe.
Cette suspension sera effective dès la nuit de vendredi 13 mars à samedi 14 mars. Seuls les citoyens américains et les résidents permanents aux États-Unis seront autorisés à rentrer pendant cette période, et le département d’État a invité dans la foulée les Américains à éviter tout voyage à l’étranger, un fait sans précédent. "Vendez, vendez, vendez" : l’analyste d’AxiCorp Stephen Innes avait résumé en tout début de journée l’état d’esprit dans les salles de marché. Avant même ce jeudi noir, Howard Silverblatt, Senior Index Analyst chez S&P DOW JONES INDICES, avait estimé que 11.300 milliards de dollars de capitalisation boursière étaient déjà partis en fumée dans le monde.
AFP/VNA/CVN