"La Bolivie enverra une lettre au président de la Palestine (ndlr: le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas) la reconnaissant comme État indépendant et souverain", a déclaré M. Morales lors d'une conférence de presse à Itaipu, dans le Sud-Est du Paraguay.
"La semaine prochaine, de manière officielle, nous allons envoyer (un courrier) aux organismes internationaux", a ajouté le chef de l'État bolivien, accompagné du président paraguayen Fernando Lugo et de son homologue uruguayen José Mujica, avec qui il avait participé le 17 décembre à un sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu, de l'autre côté de la frontière, au Brésil.
M. Morales, qui a rompu les relations diplomatiques avec Israël en janvier 2009 pour protester contre l'offensive militaire dans la bande de Gaza, a aussi accusé l'Etat hébreu de commettre un "génocide dans cette région" et demandé aux "organismes internationaux d'assumer leurs responsabilités pour l'éviter". Selon l'agence officielle palestinienne Wafa, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s'est félicité le 17 décembre de la décision de La Paz.
Son parti, le Fatah, a qualifié la reconnaissance bolivienne de "message fort de soutien au droit du peuple palestinien à la liberté et l'indépendance et de rejet de l'occupation israélienne de la terre palestinienne".
Le président Abbas a loué "les relations bilatérales liant la Palestine et son peuple à la Bolivie et rendu hommage à la position bolivienne appuyant les droits du peuple palestinien, notamment celui d'établir son État indépendant dans les frontières de 1967", c'est-à-dire les lignes d'avant la guerre israélo-arabe des Six Jours et l'occupation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.
L'agence Wafa a précisé que M. Morales avait appelé M. Abbas "il y a trois jours" pour lui annoncer la décision de son pays de reconnaître la Palestine. Au début du mois, le Brésil et l'Argentine avaient déjà reconnu la Palestine comme "un État libre et indépendant à l'intérieur des frontières de 1967", suscitant des critiques d'Israël et des États-Unis.
L'Uruguay, partenaire des deux poids lourds d'Amérique du Sud, a annoncé qu'il ferait de même l'an prochain.
Les engagements des pays d'Amérique latine à reconnaître un État palestinien dans les frontières de 1967 donnent du poids aux alternatives aux pourparlers de paix (moribonds après le récent échec de la médiation américaine) brandies par les négociateurs palestiniens.
Les responsables palestiniens et arabes ont l'intention d'intensifier leurs contacts internationaux dans les prochains jours pour obtenir une reconnaissance de l'État palestinien sur les lignes de juin de 1967.
AFP/VNA/CVN