L'attentat a été condamné par l'Occident, l'ONU et des pays arabes. Le président américain Barack Obama l'a qualifié d' "atroce" et sa secrétaire d'État a parlé d'"acte horrible", Londres s'est dit "horrifié" et la France l'a condamné "avec la plus grande fermeté".
Il a eu lieu à proximité de la mosquée chiite de l'Imam Hossein dans la ville de Chabahar (Sud-Est). Le kamikaze a fait détoner sa ceinture d'explosifs lors des cérémonies de Tassoua, à la veille d'Achoura qui commémore la mort de Hossein, troisième imam du chiisme, à la bataille de Kerbala en l'an 680. La commémoration de la mort de l'imam Hossein est l'un des principaux événements religieux d'Iran, dont 90% de la population est chiite.
Selon les autorités locales, "34 personnes ont été tuées et 83 blessées" dans l'attentat, le plus meurtrier contre des mosquées chiites depuis 1994. Le bilan de 39 morts a ainsi été révisé à la baisse.
Le Joundallah (soldats de Dieu) a revendiqué l'attentat sur son site internet, affirmant qu'il s'agissait d'une "vengeance pour la pendaison du chef du mouvement l'émir Abdolmalek et des martyrs du Joundallah". Abdolmalek Righi a été arrêté en février et pendu en juin.
"L'objectif de telles opérations est d'expulser les agresseurs (iraniens, ndlr) du Balouchistan", ajoute le site, qui publie les photos des deux responsables de l'attentat, portant des ceintures d'explosifs, et identifiés comme Seifolrahman Chabahari et Hessan Khashi. Ce groupe de l'ethnie baloutche a été classé par les États-Unis parmi les organisations terroristes.
Chabahar est située dans le Sistan-Baloutchistan, province frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan et le théâtre depuis dix ans d'une rébellion sanglante de Joundallah.
Selon le préfet de Chabahar, Ali Bateni, "les terroristes ont été repérés avant de mener l'action, mais l'un est parvenu à faire exploser sa ceinture d'explosifs".
"Deux terroristes ont été tués, le premier par l'explosion et le second par la police", a dit de son côté le gouverneur de la province, Ali Mohammad Azad. Selon M. Bateni, un "troisième terroriste a été arrêté par les forces de sécurité".
Selon un responsable du ministère des Renseignements, il a été arrêté à la frontière alors qu'il tentait de fuir le pays. Le ministre iranien de l'Intérieur, Mostafa Mohammad Najar, a affirmé que les membres de Joundallah utilisaient le Pakistan comme base arrière.
AFP/VNA/CVN