>>La guerre commerciale risque de faire dérailler la croissance mondiale
>>Ralentissement attendu par le FMI pour 70% de l'économie mondiale cette année
Des conteneurs chinois non déchargés sur le port de Long Beach, le 29 septembre 2018 à Los Angeles. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Selon la nouvelle édition du rapport de la BM sur les perspectives économiques mondiales, la croissance du PIB mondial devrait progresser de 2,6% en 2019 et de 2,7% en 2020, soit respectivement -0,3 et -0,1 point comparés à l’édition de janvier.
"Le relèvement des barrières commerciales, un regain de difficultés financières et un ralentissement plus brutal qu’attendu dans plusieurs grandes économies font partie de ces menaces", précise l’institution de Bretton Woods dans ce nouveau rapport intitulé " Tensions grandissantes et investissements atones ".
Commentant les nouvelles projections, le président de la BM, David Malpass, souligne que "la dynamique actuelle reste fragile, alors que la hausse des niveaux d’endettement et la faiblesse des investissements dans les économies en développement les empêchent d’exploiter tout leur potentiel ".
Dans les économies avancées, la croissance devrait marquer le pas en 2019 à 1,7% (-0,3 point) en particulier dans la zone euro où les exportations et les investissements sont en baisse.
Les prévisions pour la zone euro tablent sur un rythme de 1,4% pour la période 2020-21, le ralentissement des échanges et de la demande intérieure pesant sur l’activité malgré la poursuite des mesures de soutien monétaire.
Dans les marchés émergents et les économies en développement, la croissance devrait retomber à 4% en 2019, son niveau le plus bas depuis quatre ans, avant de se redresser à 4,6% en 2020.
Faible niveau des échanges commerciaux
Certains pays émergents et en développement connaissant toujours des difficultés financières et une situation politique incertaine, note le rapport. Ces freins devraient se relâcher à la faveur du léger redressement attendu du commerce international, même si l’année 2019 devrait connaître le plus faible niveau de croissance des échanges commerciaux depuis la crise financière d’il y a dix ans.
La croissance de la région de l’Asie de l’Est et Pacifique devrait passer sous la barre des 6% en 2019, à 5,9%, contre 6,3% en 2018. En Chine, la croissance devrait s’essouffler en 2019, à 6,2% (contre 6,6% en 2018), avec le ralentissement des échanges internationaux et la stabilité des prix des matières premières.
Au Moyen-Orient et Afrique du Nord, la croissance devrait se renforcer à 3,2 % en 2020, grâce en grande partie au redémarrage des pays exportateurs de pétrole. Les prévisions tablent sur une hausse de 2,9% en 2020 dans ces pays, sous-tendue par les investissements en capital des pays du Conseil de coopération du Golfe et une reprise de l’économie irakienne.
Du côté des pays importateurs de pétrole, un redressement est attendu avec la progression des réformes et de bonnes perspectives dans le secteur du tourisme.
La croissance en Afrique subsaharienne devrait s’accélérer à 3,3% en 2020, sous réserve d’une amélioration de la confiance des investisseurs dans certaines des grandes économies, mais également du redémarrage de la production de pétrole dans les grands pays exportateurs et du maintien d’une production agricole dans les économies pauvres en ressources, anticipe le rapport.
Cependant, la hausse attendue du PIB par habitant dans la région ne suffira pas à faire reculer significativement la pauvreté, note la BM.
En 2020, la croissance en Afrique du Sud devrait redémarrer légèrement, à 1,5 % tandis qu’en Angola et au Nigéria, elle devrait s’établir à respectivement 2,9 et 2,2 %, selon les mêmes projections.
APS/VNA/CVN