La candidature de M. al-Arabi, 75 ans, n'a été annoncée qu'à la dernière minute dimanche en fin d'après-midi (le 15 mai), après que l'Égypte eut décidé de retirer celle de Mustapha el-Feqi, un diplomate controversé proche de l'ex-président Hosni Moubarak.
Aussitôt élu, le nouveau secrétaire général de la Ligue arabe a été ovationné, dans la salle de réunion tout comme devant le siège de la Ligue dans le centre du Caire où des manifestants s'étaient rassemblés pour exiger le retrait de la candidature de Mustapha el-Feqi. "J'assume cette difficile mission au moment où la nation arabe traverse des moments difficiles", a dit M. al-Arabi en faisant part de son "bonheur" d'avoir été choisi. "Je m'engage à (...) faire mon devoir comme il se doit. Le monde arabe passe par de nombreuses crises et nous devons tous chercher des solutions", a-t-il ajouté.
Saluant les mandats de son prédécesseur Amr Moussa, il a affirmé qu'il allait s'inspirer de son travail à la tête de l'organisation. "Il est en route vers le plus élevé des postes. Je lui souhaite plein succès", a-t-il dit en allusion à son ambition de briguer la magistrature suprême égyptienne.
M. Moussa, ancien ministre des Affaires étrangères très populaire en Égypte, a passé dix ans à la tête de la Ligue arabe. Il a annoncé son intention de se présenter à la présidentielle égyptienne prévue en novembre.
Le 15 mai, il s'est dit "fier" du travail qu'il a accompli à la Ligue, affirmant que la coopération entre les pays membres s'était améliorée, notamment dans les domaines du développement et de la culture.
Le Qatar a retiré la candidature de Abderrahmane al-Attiya, un ancien secrétaire général du CCG (Conseil de coopération du Golfe), laissant la voie libre à M. Arabi. "Nabil al-Arabi n'a pas un travail facile. Nous devons tous le soutenir", a déclaré le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef al-Alaoui, qui présidait la réunion.
Le nouveau patron de la Ligue "vient de la révolution du 25 janvier en Égypte (...). Le monde arabe est entre de bonnes mains", a-t-il ajouté. "Nous espérons que la Ligue arabe sous sa direction va ouvrir de nouveaux horizons pour la coopération arabe", a de son côté déclaré Youssef al-Ahmad, le représentant de la Syrie.
M. al-Arabi aura la rude tâche de présider une organisation affectée par la contestation qui s'est étendue à plusieurs pays arabes après la chute des présidents tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak.
L'organisation panarabe, qui compte 22 membres, a exclu la Libye de Mouammar Kadhafi de ses travaux en raison de la guerre civile qui secoue ce pays, mais elle est restée jusqu'à présent quasiment muette face à la crise qui se déroule en Syrie.
La Ligue arabe a également renoncé à tenir cette année son sommet annuel, prévu en mai à Bagdad, pour le reporter à l'année prochaine.
Ancien ambassadeur à l'ONU, M. al-Arabi a travaillé en 2001 à la Cour internationale de justice.
Il a fait partie de l'équipe égyptienne qui a négocié la paix avec Israël en 1978-1979. L'Égypte et la Jordanie sont les seuls pays arabes à avoir signé la paix avec l'État hébreu.
AFP/VNA/CVN