Les protestations se répandaient dans l'après-midi à Bangkok, où les opposants ont érigé des barricades à l'aide d'autobus et se sont emparés d'au moins un char de l'armée, selon la police.
Le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans la capitale après de graves incidents ces derniers jours dans le pays. La veille, des milliers de manifestants avaient notamment forcé l'annulation d'un sommet asiatique en prenant d'assaut l'hôtel où il se déroulait dans la station balnéaire de Pattaya, obligeant les dirigeants à fuir par hélicoptère depuis les toits.
La tension est encore montée d'un cran le 12 avril avec l'arrestation du leader des manifestants de Pattaya, l'ancien chanteur de pop Arisman Pongreungrong.
Le Premier ministre, Abhisit Vejajjiva, a alors décrété l'état d'urgence dans la capitale et sa région. Il a menacé le 12 avril, dans une nouvelle allocution télévisée, d'utiliser la force si les manifestants ne cessent pas de provoquer des troubles dans les rues de Bangkok. Il a promis également d'engager des poursuites judiciaires contre les manifestants qui ont provoqué l'annulation la veille d'un important sommet asiatique dans la station balnéaire de Pattaya.
Peu après cette annonce, des milliers de "chemises rouges" se sont rassemblés autour du ministère de l'Intérieur. Un manifestant s'est même emparé d'une arme à feu et a tiré en l'air, selon une journaliste de l'AFP. D'autres ont tapé à coups de bâton et projeté des pavés et des pots de fleurs sur une voiture officielle dans laquelle ils pensaient que le Premier ministre se trouvait. M. Abhisit et son adjoint chargé de la sécurité, Suthep Thaungsuban, ont réussi à quitter les lieux, sains et saufs. Les violences ont fait au moins 6 blessés, selon les services de secours.
Des soldats armés ont commencé à se déployer dans l'après-midi dans Bangkok, officiellement pour protéger les bâtiments publics, a déclaré le colonel Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole militaire.
Mais les protestataires se sont emparés d'un char et d'une voiture blindée, a indiqué un porte-parole de la police. Un leader des opposants a pour sa part revendiqué la prise de 2 chars et d'une voiture blindée.
Le vice-Premier ministre chargé de la sécurité, Suthep Thaungsuban, a ordonné à la police et à l'armée d'"accomplir leur devoir, qui est de faire de leur mieux pour restaurer la normalité le plus vite possible".
Concernant le sommet annulé, les dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) se rencontreront à nouveau en août prochain à Bangkok, la capitale thaïlandaise, pour la signature des accords de libre échange avec la Chine et l'Inde, a dit samedi un responsable du ministère thaïlandais du Commerce sous couvert de l'anonymat, après l'annulation du sommet de l'ASEAN et d'autres sommets connexes.
AFP-XINHUA/VNA/CVN