Koweït : un nouvel émir intronisé après la mort de cheikh Sabah

L'ex-émir du Koweït, cheikh Sabah, a été enterré mercredi 30 septembre dans son pays au lendemain de son décès aux États-Unis à l'âge de 91 ans, et son demi-frère cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah lui a succédé, prenant les rênes de ce riche pays pétrolier du Golfe.

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Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah (au micro), nouvel émir du koweït prête un serment devant le l’Assemblée nationale à Koweït le 30 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Grand médiateur considéré comme l'architecte de la politique étrangère du Koweït moderne, cheikh Sabah a régné pendant 14 ans. Il s'est éteint mardi 29 septembre dans le Minnesota (Nord des Etats-Unis) où il était hospitalisé depuis juillet.

Sa dépouille est arrivée dans l'après-midi à bord d'un Airbus A340 à l'aéroport de Koweït, où l'attendaient le nouvel émir et d'autres responsables. Tous portaient un masque sanitaire pour se protéger du nouveau coronavirus.

Il a été enterré dans le cimetière Sulaibikhat, dans la capitale, lors d'une cérémonie très simple.

Selon le palais royal, les funérailles ont été limitées aux proches de l’émir, une mesure visiblement destinée à éviter de grandes foules en pleine pandémie.

Chute des prix du brut

Jusqu'ici prince héritier, le nouvel émir, âgé de 83 ans, a prêté plus tôt serment au Parlement alors que le Koweït a entamé une période de deuil national de 40 jours.

"La précieuse confiance que le peuple du Koweït nous a accordée sera préservée comme la prunelle de nos yeux", a-t-il déclaré, visiblement ému, après avoir prêté serment.

Cheikh Sabah fut un vieux routier de la politique et un doyen de la diplomatie dans un Golfe tourmenté par plus de cinq décennies de crises et de conflits ayant impliqué son pays.

Les dirigeants mondiaux et les Koweïtiens ont salué l'héritage de l'ancien émir dont le pays est un grand allié des États-Unis et de l'Arabie saoudite tout en entretenant de bonnes relations avec l'Iran.

Cheikh Nawaf, qui a occupé de hautes fonctions depuis des décennies dans ce pays membre de l'OPEP, prend la relève alors que le Koweït est confronté aux répercussions de la crise du coronavirus, qui a déclenché une forte baisse des prix du pétrole et de graves conséquences économiques pour les États du Golfe.

Né en 1937, cheikh Nawaf est le cinquième fils du cheikh Ahmed Al-Jaber Al-Sabah, qui a dirigé le Koweït de 1921 jusqu'à sa mort en 1950.

Désigné prince héritier en 2006, il avait auparavant servi comme ministre de la Défense en 1990 au moment de l'invasion de l'émirat par les forces irakiennes. La guerre du Golfe s'est terminée en 1991 par l'intervention des États-Unis à la tête d'une coalition militaire internationale.

Nouvel émir populaire

Photo d'archives de l'émir du Koweït cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah le 31 mars 2019 à Tunis à l'ouverture d'un sommet de la ligue arabe.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après la libération du Koweït, cheikh Nawaf a été ministre des Affaires sociales et du Travail, avant de prendre la présidence de la Garde nationale en 1994. Il est revenu au gouvernement comme ministre de l'Intérieur en 2003.

Le nouvel émir est populaire au sein de la famille régnante et il aurait été un choix consensuel.

Le fils de cheikh Sabah ainsi que l’ancien vice-Premier ministre Nasser Sabah al-Ahmed al-Sabah, un poids lourd de la politique koweïtienne, figurent en bonne place pour être désignés prince héritier.

Des analystes ne s'attendent pas à des changements politiques majeurs pendant le règne du nouvel émir, alors que le Golfe a été marqué à la mi-septembre par la conclusion d'un accord de normalisation entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, tous deux membres avec le Koweït du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

La normalisation reste très impopulaire au sein de la société koweïtienne, qui soutient largement le consensus arabe qui faisait du règlement du conflit israélo-palestinien la condition à toute normalisation avec Israël.

Comme Oman, qui a également intronisé un nouveau sultan cette année, le Koweït s'affiche comme un État neutre dialoguant avec tous, de Washington à Téhéran, en passant par Ryad et Doha.


AFP/VNA/CVN

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