Kerry plaisante et raconte son enfance pour ses débuts au département d'État

Le secrétaire d'État américain John Kerry a été chaleureusement accueilli le 4 février pour son premier jour au département d'État, où il a préféré plaisanter sur ses prédécesseurs et parler de son enfance plutôt que de s'étendre sur sa feuille de route.

Le secrétaire d'État américain John Kerry, le 4 février à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

Devant un millier de fonctionnaires réunis dans le grand hall de ce gigantesque ministère de 70.000 personnes, M. Kerry a évité tout discours de politique étrangère, même s'il a passé le week-end à téléphoner aux dirigeants au Proche-Orient et à ses homologues en Amérique, en Europe et en Asie. "La diplomatie est dans mes gènes", a lancé ce fils de diplomate lors de sa première prise de parole publique depuis qu'il a été investi le 1er février en remplacement d'Hillary Clinton.

Sur le blog de son ministère, il écrit avoir le sentiment d'être "arrivé à la maison". Jouant sur un registre personnel, M. Kerry a brandi devant ses employés son premier passeport diplomatique lorsqu'il était enfant et avait traversé l'Atlantique en 1954 jusqu'au Havre, pour aller vivre en famille à Berlin. "Faire du vélo dans Berlin était mon passe-temps, ma passion et (...), grâce à mon passeport, je passais dans le secteur Est, le secteur russe, qui me frappait par sa dureté et sa désolation", a raconté cet homme de 69 ans, qui demeure sensibilisé aux relations transatlantiques.

Il s'est ensuite invité aux côtés de jeunes musiciens afghans reçus au département d'État pour les féliciter d'être "des ambassadeurs de la paix" et leur raconter qu'il jouait toujours de la guitare, héritage d'une adolescence "dans un groupe de rock".

Trois jours au téléphone

Bon orateur, M. Kerry a mis les rieurs de son côté aux dépens de ces deux prédécesseurs, Mmes Clinton (2009-2013) et Condoleezza Rice (2005-2009). "La grande question qui se pose au pays, au monde et au département d'État après ses huit dernières années : un homme peut-il diriger le département d'État?", a-t-il lancé en souriant, admettant qu'il devra "chausser de grands talons hauts" s'il veut rivaliser avec ces deux femmes hyperactives.

Le 68e secrétaire d'État n'a quasiment rien dit de sa feuille de route qu'il avait dévoilée devant le Sénat le 24 janvier : tenter de résoudre le casse-tête du nucléaire iranien, essayer de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, resserrer les liens avec la Chine et lutter contre le changement climatique. La guerre en Syrie, l'antiterrorisme en Afrique du Nord et au Sahel ou la République populaire démocratique de Corée figurent aussi sur le bureau du nouveau ministre.

Il a passé ces trois derniers jours au téléphone et en réunion, d'abord pour le Proche-Orient. M. Kerry a appelé le président israélien Shimon Peres, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et au président palestinien Mahmoud Abbas, selon la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland. Il a exprimé son intention de rencontrer "rapidement" M. Abbas, avait ajouté le 3 février un porte-parole du président palestinien.

Le ministre américain s'est également entretenu avec ses homologues turc, mexicain, canadien, japonais, sud-coréen, britannique, français et allemand. M. Kerry a déjà fait plusieurs fois le tour du monde et accumulé une solide expérience internationale grâce à 28 années au Sénat, dont les dernières à la tête de la commission des Affaires étrangères. Le poste de secrétaire d'État est une consécration pour celui qui se targue d'avoir "la diplomatie dans le sang".

M. Kerry est aussi le plus "français" des dirigeants américains : francophone et francophile, il a passé nombre d'étés dans une maison familiale à Saint-Briac, en Bretagne, au milieu de ses cousins dont l'écologiste français Brice Lalonde.

AFP/VNA/CVN

 

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