Journée mondiale de la santé : le Vietnam lutte contre la résistance aux antimicrobiens

"Lutter contre la résistance aux antimicrobiens : agir aujourd'hui pour pouvoir soigner encore demain". Tel était le slogan d'un meeting en écho de la Journée mondiale de la santé (7 avril), organisé le 7 avril à Hanoi par le ministère de la Santé en coopération avec l'Organisation mondiale de la Santé au Vietnam (OMS).

La résistance aux antimicrobiens est la résistance d'un micro-organisme à un médicament antimicrobien auquel il était jusque là sensible. Les micro-organismes résistants (bactéries, virus et certains parasites) peuvent résister à l'attaque des antimicrobiens tels que les antibiotiques, les antiviraux et les antipaludéens de sorte que les traitements classiques deviennent inefficaces et que les infections persistent et peuvent se propager. La résistance aux antimicrobiens est une conséquence de l'utilisation et surtout de la mauvaise utilisation des antimicrobiens. Elle apparaît lorsqu'un micro-organisme mute ou acquiert un gène de résistance.

Lors de ce meeting, le ministre de la Santé, Nguyên Quôc Triêu, a affirmé qu'afin de mettre en œuvre de façon active les solutions de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, le ministère de la Santé avait créé les Départements de lutte contre l'infection dans les hôpitaux, mis en place une gestion très stricte de la vente des antimicrobiens dans les pharmacies au sein ou hors de l'hôpital.

Selon lui, le secteur de la santé envisage de créer un réseau de surveillance au niveau national pour étudier les bactéries multi-résistantes aux antimicrobiens au Vietnam, de contrôler les activités de lutte contre les infections contractées à l'hôpital, d'élaborer les sujets d'études pour évaluer l'état des lieux, de renforcer les activités de sensibilisation sur les dangers et les mesures de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.

Selon le ministère de la Santé, le nombre de maladies infectieuses a tendance à diminuer depuis quelques années. Mais en réalité, les besoins et l'utilisation des médicaments antibiotiques ne suivent pas cette tendance. Par exemple, les frais réservés aux médicaments antibiotiques dans l'hôpital Nguyên Tri Phuong (Hô Chi Minh-Ville) représentaient 50% de la totalité des frais pour les médicaments de cet hôpital, 48,5% à l'hôpital Bach Mai (Hanoi) en 2008... Cela signifie que les médicaments antibiotiques dans les établissements sanitaires sont parfois prescrits à tort et à travers.

Au Vietnam, environ 5.900 nouveaux cas de tuberculose multirésistante sont dépistés chaque année, entraînant au moins 1.800 décès.

D'après le Docteur Graham Harrison, représentant en chef par intérim de l'OMS au Vietnam, afin d'empêcher les grands dangers causés par la résistance aux antimicrobiens, l'OMS appelle les pays à accroître les compétences de surveillance et d'examen des micro-organismes, à assurer l'accès continuel des habitants aux médicaments nécessaires...

Huong Linh/CVN

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