France - Chine
Jouer une même "partition" sur la guerre commerciale 

France et Chine doivent jouer une même "partition" pour "un multilatéralisme fort" et modernisé sous peine de voir "le désordre s'installer", dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis, a plaidé dimanche 24 juin Edouard Philippe à Pékin.

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Edouard Philippe, Premier ministre français, le 20 juin à Bruxelles.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Nous devons travailler avec la Chine à la mise en place d'un multilatéralisme fort, sans angélisme, sans naïveté, mais ferme et juste", a déclaré le Premier ministre devant les étudiants de l'université Tsinghua.  "Si ensemble nous ne jouons pas notre partition, alors les fausses notes pourraient se multiplier et le désordre s'installer. C'est donc une tâche historique qui nous incombe", a prévenu M. Philippe.

Alors que Washington a ouvert plusieurs fronts dans sa guerre commerciale avec la Chine, l'Union européenne ou encore le Canada, M. Philippe a pointé "les faiblesses" du "cadre multilatéral" actuel. "Nous croyons au bien-fondé et à la sagesse des normes internationales". Mais "ces normes il faut bien sûr les actualiser, les modeler à l'aune des nouveaux défis" en coopération avec la Chine qui doit jouer en la matière "un rôle de leader", a souligné le Premier ministre, en citant "le numérique" ou encore "la transformation climatique".

Préserver le système commercial multilatéral

"Face à des tensions commerciales croissantes", la France entend "préserver le système commercial multilatéral" et refuse "toutes les mesures qui transgressent dangereusement les règles de coopération longuement élaborées". Ces règles, "nous devons les défendre, nous devons les faire vivre, beaucoup plus qu'y renoncer sous les coups de butoir de tel ou tel", a martelé M. Philippe, en allusion aux États-Unis.

Dans cette perspective, le Premier ministre a poussé pour "rééquilibrer le multilatéralisme en direction des puissances asiatiques et africaines". Au troisième jour de sa visite en Chine, et avant de rencontrer lundi le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang avec lequel il doit signer une batterie d'accords commerciaux, M. Philippe a vanté les atouts de la France.

"Je sais que mon pays est parfois représenté ici comme le pays de l'amour romantique, des vins fins, de la grande cuisine et des châteaux merveilleux. Tout cela est vrai. Mais la France ce n'est pas que cela", a défendu le Premier ministre. "La France d'aujourd'hui, c'est un acteur de référence dans le nucléaire civil, dans l'aéronautique et l'aérospatial, dans les biotechnologies, dans l'intelligence artificielle. Dans tous ces domaines la France est présente, est active, est en pointe", a-t-il mis en exergue.

Accompagné dans sa délégation par une vingtaine de représentants de start-ups, signe que la France souhaite diversifier ses partenariats avec la Chine au-delà des grands groupes, M. Philippe a rappelé quelques mesures à destination de ces jeunes pousses, notamment la création du fonds pour les innovations de rupture (Deep tech). En espérant sans doute séduire les étudiants de cette prestigieuse université, surtout spécialisés dans l'ingénierie, la chimie ou encore les mathématiques.


AFP/VNA/CVN

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