Jouer à l'astronaute avec un mini-drone et un smartphone

Désormais, l'Agence spatiale européenne peut améliorer les performances de ses robots grâce aux données récoltées par une application simulant une mission spatiale.

Téléchargeable gratuitement, l'application "AstroDrone" pour iPhone et iPad permet aux propriétaires de l'"AR Drone Parrot" de simuler un arrimage à la Station spatiale internationale (ISS), mission accomplie jusqu'à présent uniquement par des astronautes.
Coûtant environ 300 euros, l'AR Drone Parrot, conçu par la société française Parrot SA., est un mini-drone perfectionné qui fonctionne grâce à l'aide de quatre rotors, et dispose de deux caméras, deux émetteurs récepteurs à ultrasons permettant de calculer l'altitude, de nombreux capteurs ainsi qu'un ordinateur embarqué. Il est piloté à distance avec un smartphone grâce à une liaison wifi.

Le jeu AR Drone Parrot et son application Iphone et Ipad font de vous un véritable astronaute.


En inclinant le téléphone et en faisant glisser le doigt sur l'écran, "l'astronaute" contrôle en effet un vaisseau spatial similaire à une capsule russe Soyouz. Vitesse, altitude, viseur, tout est pensé pour un maximum de réalisme.
Le port d'arrimage virtuel est matérialisé sur un véritable mur par un autocollant de couleur vive placé par le joueur. L'arrimage virtuel est accompli lorsque le drone touche la cible fixée sur le mur, le joueur se voit alors attribuer un score en fonction de la vitesse et de la précision avec lesquelles il a rempli la mission.
"Ce jeu vous transforme en un véritable astronaute, c'est comme si vous étiez dans l'espace", assure Guido de Croon, responsable du projet et membre de l'équipe de recherche et d'innovation de l'ESA.
Mais la réelle ingéniosité de ce jeu, soutient-il, réside dans le fait que les coordonnées de navigation du drone enregistrées durant une partie sont envoyées, avec accord du joueur, à des scientifiques de l'ESA qui s'en serviront pour leurs recherches en robotique.
"C'est l'un des tous premiers projets à récolter de la sorte des données de masse qui sont par la suite utilisées dans nos recherches scientifiques pour faire avancer les capacités des robots", s'extasie M. De Croon.

En inclinant le téléphone et en faisant glisser le doigt sur l'écran, "l'astronaute" contrôle en effet un vaisseau spatial similaire à une capsule russe Soyouz.
Photo : AFP/VNA/CVN


Si les drones étaient auparavant réservés aux militaires, on dénombre aujourd'hui quelques 500.000 propriétaires du jouet "Parrot" dans le monde, explique le chercheur, tous des sources potentielles de données. Le but est d'enseigner aux robots "comment naviguer et évaluer les distances grâce aux données", souligne Guido de Croon, selon lequel il s'agit là d'une étape importante en vue de la réalisation de telles missions grâce à des robots dotés de l'intelligence artificielle.
"Nous pourrions par exemple avoir des vaisseaux spatiaux autonomes qui améliorent continuellement leur façon de manœuvrer, de s'arrimer ou d'atterrir, cela même dans un environnement totalement inconnu", affirme-t-il.
Ouverture des perspectives innovantes
Un groupe de robots arrivant sur Mars pourraient alors être "capables de s'aider les uns les autres pour rapidement prendre connaissance de situations difficiles sans aucune aide humaine", suggère M. De Croon, qui planche déjà avec son collègue Paul Gerke sur une application similaire pour Androïd de Google.
"Pour l'ESA, cette avancée ouvre des perspectives totalement innovantes dans la manière dont le public pourrait être impliqué dans des expériences scientifiques", ajoute Leopold Summerer, à la tête de l'équipe chargée des innovations. "Nous pouvons récolter des données en grande quantité pour former nos algorithmes, ce qui serait pratiquement impossible d'obtenir d'une autre manière", précise-t-il.
Si certains craignent que le drone puisse envoyer des informations privées à l'ESA, comme des images de l'intérieur de leur domicile, M. De Croon assure que l'ESA "ne s'intéresse pas aux endroits dans lesquels les gens jouent." "On ne récupère que l'image mathématique abstraite que le drone lui-même utilise pour sa navigation, et des mesures de vitesse", précise-t-il.
À l'avenir, et si le temps le permet, l'équipe espère mettre au point d'autres jeux se déroulant dans l'espace, notamment pour la sonde Rosetta qui devrait atterrir sur une comète l'an prochain.

AFP/VNA/CVN

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