L'avion Solar Impulse sur la base aérienne de Moffett, près de San Francisco en Californie, le 3 mai. Photo : AFP/VNA/CVN |
Solar Impulse, le premier et unique avion solaire, s'est envolé peu après 6h00 locales (13h00 GMT) au lever du soleil dans un ciel clair, a constaté l'AFP. "Solar Impulse a réussi son envol de la base aérienne de Moffett", a annoncé un aiguilleur de la tour de contrôle. "C'est un décollage parfait".
Pour cette première étape qui le conduira à Phoenix en Arizona (Sud-Ouest), l'appareil révolutionnaire monoplace est piloté par Bertrand Piccard, co-initiateur de ce projet d'avion écologique avec André Borschberg, l'autre pilote et co-fondateur. "Il n'y a quasiment pas de vent", a dit, souriant Bertrand Piccard, une heure après son envol.
Des caméras dans le cockpit retransmettent en direct la traversée. Un tableau de bord sur le site (live.solarimpulse.com) montre également en temps réel les paramètre du vol dont la vitesse de l'appareil, sa direction, le niveau de la batterie et la puissance des moteurs. Solar Impulse devrait arriver à Phoenix le 4 mai dans la nuit après un vol de 19 heures.
La traversée d'ouest en est jusqu'à New York se fera en cinq étapes pour des raisons de sécurité, avaient expliqué précédemment les deux aventuriers suisses, soulignant que l'appareil pouvait techniquement faire ce vol sans escale mais qu'il ne pouvait y avoir qu'un seul pilote à bord.
Il faudrait au moins trois jours pour parcourir la distance à raison de 70 km/heure, la vitesse de croisière de l'avion de 1.600 kilos en fibre de carbone avec une envergure d'ailes de 63,4 mètres équivalente à celle d'un Boeing 747. Les deux pilotes se sont limités à voler au maximum 24 heures, ont-ils précisé.
12.000 cellules photovoltaïques
Après Phoenix dans l'Arizona où l'appareil devrait se poser le 4 mai à 01h00 du matin (08h00 GMT), la prochaine destination sera Dallas-Fort Worth au Texas suivi d'Atlanta (Géorgie) ou de Nashville (Tennessee) ou encore de St Louis (Missouri).
La quatrième halte amènera Solar Impulse à l'aéroport de Dulles près de Washington DC à la mi-juin et New York à l'aéroport Kennedy en juillet, la destination finale. L'appareil restera entre une semaine et dix jours à chaque arrêt pour permettre aux curieux de voir l'avion et de s'entretenir avec les pilotes.
L'objectif est de promouvoir la technologie de l'avion qui dépend de 12.000 cellules photovoltaïques capables de produire l'électricité suffisante pour charger sa batterie au lithium de 400 kilos nécessaire à l'alimentation des quatre moteurs électriques à hélice de 10 chevaux chacun, de jour comme de nuit.
"Avant l'exploration signifiait conquérir le monde, des territoires, aujourd'hui la véritable aventure est de rendre le monde plus durable et de trouver des solutions avec les technologies existantes", avait indiqué le 2 mai la porte-parole de Solar Impulse, Alenka Zibetto.
Solar Impulse, un projet lancé il y a dix ans, avait fait son baptême de l'air en juin 2009. En 2010, l'avion solaire avait effectué un vol sans escale de 26 heures montrant ainsi sa capacité à accumuler suffisamment d'électricité durant le jour pour continuer à voler de nuit.
Un an après, il avait réalisé son premier vol international entre la Belgique et la France et en juin 2012, le premier périple transcontinental de 2.500 km entre Madrid et Rabat au Maroc en 20 heures. André Borschberg et Bertrand Piccard, prévoient un tour du monde en 2015 avec une version améliorée de cet appareil.
Bertrand Piccard, un psychiatre de formation, est le petit fils du physicien Auguste Piccard, inventeur du ballon stratosphérique et premier avec un co-équipier à avoir atteint la stratosphère.
Son père est l'océanographe Jacques Piccard qui a contribué à inventer un sous-marin, le bathyscaphe Trieste, dans lequel il a établi en 1960 un nouveau record de plongée avec un Américain en descendant à 10.920 mètres.