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Camille Miansoni, procureur de Brest (droite), et le colonel de gendarmerie Nicolas Duvinage, le 1er juillet à Brest. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La prévenue comparaîtra à l'audience du tribunal correctionnel de Brest du jeudi 14 octobre 2021 à 13h30", a annoncé vendredi 2 juillet dans un bref communiqué le procureur de la République de Brest Camille Miansoni, indiquant qu'elle avait été "présentée au parquet de Brest à l'issue de sa garde à vue". Sa garde à vue a pris fin dans la matinée, avait indiqué un peu plus tôt le commandant du groupement de gendarmerie du Finistère, le colonel Nicolas Duvinage.
La jeune femme, âgée de trente ans et originaire du nord-Finistère, est poursuivie pour "mise en danger d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité", ainsi que pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail n'excédant pas 3 mois par manquement délibéré à une obligation particulière de prudence ou de sécurité", rappelle M. Miansoni dans son communiqué.
La jeune femme s'était rendue, en compagnie de son compagnon, mercredi 30 juin à la mi-journée à la gendarmerie de Landerneau, chargée de l'enquête, ne supportant plus la pression médiatique autour de cette affaire. Elle avait dans la foulée été placée en garde à vue. Celle-ci avait été prolongée jeudi afin notamment de poursuivre les investigations sur "les aspects médico-légaux", certains coureurs blessés ayant poursuivi la course, avait expliqué le procureur de la République de Brest.
"La mise en cause a exprimé un sentiment de honte, de peur face aux conséquences de son acte. Elle se dit angoissée par le retentissement médiatique de ce qu'elle appelle +sa bêtise+", avait souligné jeudi 1er juillet lors d'une conférence de presse M. Miansoni.
"Imprudences de spectateurs"
Samedi, lors de la première étape du Tour, la spectatrice agitait une pancarte en tournant le dos au sens de la course.
Le peloton du Tour de France encadré par des spectateurs lors de la première étape reliant Brest à Landerneau, le 26 juin |
Elle a été percutée par le peloton, provoquant la chute de nombreux coureurs à 45 km de l'arrivée. Plusieurs cyclistes ont été blessés et ont dû abandonner l'épreuve à la suite de l'accident. Un appel à témoins avait été lancé dans la soirée pour la retrouver.
Sur la pancarte de la femme, qui apparaissait sur les images télévisées de la course vêtue d'un ciré jaune et portant une casquette verte, on pouvait lire "Allez opi-omi !", ce qui signifie en allemand "Allez papy-mamie !", laissant penser dans un premier temps qu'elle était allemande. Il s'agissait "d'un message affectueux à l'attention de ses grands-parents, spectateurs inconditionnels et assidus du Tour de France", a expliqué jeudi 1er juillet M. Miansoni, précisant que sa grand-mère était d'origine allemande.
Le jeune femme ne se serait pas rendue compte immédiatement de la portée de l'accident et aurait eu besoin de temps pour "digérer ce qu'elle a vécu", a-t-elle confié aux enquêteurs. Elle-même a été légèrement blessée dans la collision. Le Tour de France, qui avait porté plainte à son encontre, a annoncé jeudi 1er juillet avoir retiré sa plainte afin de "d'apaiser les choses". Une autre plainte a été déposée par l'association suisse Cyclistes professionnels associés, selon M. Miansoni.
"Il y a toujours eu des imprudences de spectateurs pendant le Tour", a relativisé Joël Pelier, ancien coureur professionnel. "Dans tous les sports il y a des dangers et puis la particularité du cyclisme c'est que c'est un sport qui se pratique sur la voie publique", a ajouté celui qui a participé à quatre Tours de France entre 1985 et 1989. Depuis le départ de Brest le 26 juin, l'édition du Tour de France 2021 a été marquée par plusieurs chutes spectaculaires.
AFP/VNA/CVN