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L'Éthiopienne Almaz Ayana médaillée d'or sur le 10.000 m fait le tour du stade olympique à Rio après son succès le 12 août 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les Jeux veulent de l'émotion et l'athlétisme ne saurait les décevoir. Pour la première finale sur la piste, l'Éthiopienne Almaz Ayana a amélioré de 14 secondes un record du monde vieux de 23 ans (29 min 17 sec 45/100e), en partant seule dès le 6e kilomètre. Ayana, 24 ans, a devancé la Kényane Vivian Cheruiyot et sa compatriote et rivale Tirunesh Dibaba, qui était double tenante du titre. Elle ambitionne le doublé 5000/10.000 m que Dibaba a réussi aux Jeux 2008 à Pékin.
Quant aux favorites du 100 m dames qui se joue le 13 août, elles ont assuré le spectacle, en particulier la double tenante du titre jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce, la seule des sprinteuses à avoir cassé la barre des 11 secondes. La session de judo s'est, elle, achevée avec les catégories-reines des poids lourds, qui sont revenues à deux Français : la surprenante Emily Andéol et l'invincible Teddy Riner.
Le patron absolu du judo mondial, qui n'a plus perdu en compétition depuis 2010, a conservé son titre au terme d'un combat sans éclat spectaculaire, mais plein d'intelligence tactique. "Ce n'est pas tout le temps la fête, pas tout le temps des ippons dans tous les sens. Les autres ont aussi faim que moi", a-t-il relevé. Mais le clou de cette septième journée était encore, pour l'avant-dernière fois de ces Jeux, réservé aux princes de la natation.
Le nageur américain Michael Phelps au départ du 100 mètres papillon, le 12 août 2016 à Rio. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Phelps (enfin) épuisé
Alors, Michael Phelps encore ? Le nageur américain était aligné en finale, cette fois sur le 100 m papillon, après avoir gagné quatre médailles d'or en une semaine. Et pour la première fois, le "Kid de Baltimore" a été battu. Épuisé, comme il l'avait reconnu la veille avec sa 22e médaille d'or sur le 200 m quatre nages, il n'a pu faire mieux que 2e derrière le Singapourien Joseph Schooling, partageant même sa médaille d'argent avec deux autres nageurs dans le même temps que lui, le Sud-Africain Chad Le Clos et le Hongrois Laszlo Cseh.
À 31 ans, il s'offre sa 27e récompense olympique. Le 13 août sera le jour de sa dernière course. Il doit en principe s'aligner sur le relais 4 x 100 m quatre nages. Somptueuse révérence pour un nageur encore capable, au crépuscule de sa carrière, de verser une larme à chaque hymne américain entendu depuis la première marche du podium.
"Être capable de terminer dans ce sport comme je le voulais, c'est quelque chose qui me rend heureux. Je suis prêt à me retirer et je suis content qu'il en soit ainsi", a-t-il assuré. Dans les bassins, il disposait à Rio d'un solide alter ego. Katie Ledecky a triomphé sur le 800 m nage libre en humiliant ses adversaires et en effaçant des tablettes le record du monde de la distance avec un ébouriffant 8 min 04 sec 79/100e. Elle s'offre au passage le triplé 200-400-800 m.
Mais quel nouveau scandale viendra troubler la fête ? Chaque jour, les Jeux fournissent leur lot de punis, de déclarations assassines et de performances douteuses.
Teddy Riner champion olympique de judo pose devant les photographes après sa victoire, le 12 août à Rio. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Diurétique, nandrolone et EPO
La nageuse chinoise Chen Xinyi, 4e de la finale du 100 m papillon, a été contrôlée positif à un diurétique utilisé comme produit masquant. L'athlète bulgare Silvia Danekova, spécialiste du 3.000 m steeple, a reconnu avoir été contrôlée positif à l'EPO. Puis l'haltérophile polonais Adrian Zielinski, médaillé d'or à Londres en 2012, a été contrôlé positif à un stéroïde anabolisant comme son frère Tomasz il y a quelques jours.
Le 11 août, un entraîneur kényan de l'équipe nationale d'athlétisme avait été rappelé au pays en raison d'une "violation des règles antidopage". Selon le Daily Telegraph, il aurait fourni un échantillon d'urine et signé des papiers à la place d'un de ses athlètes. Il est le deuxième cadre de sa délégation à devoir plier bagage en une semaine. Une demi-surprise seulement, tant le pays est-africain est dans le collimateur de l'IAAF depuis des mois, même s'il a réussi à sauver sa peau quand la Russie a sombré corps et âmes.
Car le fameux rapport McLaren l'a décrit suffisamment clairement : ce n'est rien d'autre qu'un dopage d'État que Moscou a organisé. Soixante-sept des 68 athlètes russes ont donc été exclus de la piste pour les Jeux. La seule à avoir sauvé sa participation est Darya Klishina : elle s'entraîne à la longueur aux États-Unis depuis fin 2013. Du coup, chaque performance est devenue suspecte. Ayana a même dû se justifier de son record du 10.000 m dames.
"Je me suis entraînée spécifiquement pour le 10.000 m. Je prie beaucoup et Dieu me donne tout. Mon dopage, c'est mon entraînement et ma foi. Je suis claire comme le cristal", a indiqué la nouvelle recordwoman du monde.
AFP/VNA/CVN