Le président américain Donald Trump, candidat républicain, arrive à un meeting à Newtown (Pennsylvanie), le 31 octobre. |
À 74 ans et après des centaines de réunions de campagne, le président républicain ne montre aucun signe de fatigue, bien au contraire, et se prépare à plus de 3.500 km de voyage au total dimanche 1er novembre (Michigan, Iowa, Caroline du Nord, Géorgie, Floride). Lundi 2 novembre, il aura également cinq meetings, dans quatre États.
Devant ses partisans, dont très peu portent des masques, le milliardaire républicain se plaît, lui, à minimiser la gravité du COVID-19, dont il a lui-même été infecté.
Sous une administration Biden, "vous serez prisonnier dans votre propre pays", a prédit samedi 31 octobre Donald Trump. Dont 18 meetings, selon les estimations d'économistes de l'université de Stanford publiées jeudi 29 octobre, ont entraîné plus de 30.000 cas de coronavirus et plus de 700 décès (pas forcément parmi les participants), sur la base d'une modélisation statistique.
Le nombre d'infections dans le pays continue de rester très élevé, avec 77.000 nouveaux cas au cours des dernières 24 heures, au lendemain d'un record national (94.000), selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts (230.320) que de cas (9.111.013).
A l'opposé de son adversaire, Joe Biden respecte scrupuleusement les gestes barrières et mesures de précaution, au point d'être accusé par l'équipe Trump, qui relaie des interrogations sur sa forme physique et mentale, de se "cacher dans son sous-sol".
Vote noir
Graphique montrant le pourcentage d'électeurs qui jugent "très importants" certains sujets-clés, selon leur parti. |
Comme pour répondre à ces accusations, Joe Biden est arrivé sur son estrade de campagne à Flint au pas de course, muni de ses fameuses lunettes de soleil Aviator, sur les notes nerveuses de "Sir Duke", de Stevie Wonder. "Il est temps que Donald Trump fasse ses valises et rentre chez lui", a lancé le démocrate.
La question est de savoir si davantage d'électeurs noirs du Michigan qu'en 2016 voteront. Il y a quatre ans, leur faible nombre avait fait basculer cet État dans l'escarcelle de Donald Trump, pour moins de 11.000 voix.
Le duo Biden-Obama a pris ensuite la direction de Detroit, cœur historique de l'industrie automobile américaine et l'une des grandes villes les plus pauvres des États-Unis, où près de 80% de la population est afro-américaine.
Cette année, l'ancien vice-président mène de sept points d'avance dans les plus récents sondages.
"Pagaille"
Comme Donald Trump et Joe Biden, plus de 90 millions d'Américains ont déjà voté à la présidentielle, sur les plus de 230 millions d'électeurs américains.
Signe de la tension qui règne dans tout le pays à l'approche du scrutin, des commerces de plusieurs villes américaines, dont New York et la capitale Washington, se barricadaient par crainte de manifestations qui dégénèreraient.
En cas de course serrée et de résultats retardés, certains craignent que des partisans des deux candidats ne sortent dans la rue pour réclamer l'abandon de l'adversaire.
"Il va y avoir de la pagaille dans notre pays", a prédit Donald Trump samedi 31 octobre. Et le président n'a pas rassuré en refusant à plusieurs reprises de dire clairement s'il céderait pacifiquement le pouvoir en cas de défaite le 3 novembre.
CNN a néanmoins révélé samedi 31 octobre que plusieurs responsables de la Maison Blanche collaboraient bien depuis des mois, comme le veut la tradition, avec l'équipe Biden pour préparer une éventuelle passation de pouvoirs.
AFP/VNA/CVN