>>France : le reconfinement va faire chuter l'activité économique de 15%
>>COVID-19 : le bilan s’établit à 1.177 cas confirmés
Des Bordelais profitent une dernière fois d'un restaurant en terrasse avant le début du confinement, le 29 octobre. |
Le premier ministre Jean Castex en a précisé les modalités jeudi 29 octobre en fin de journée, insistant sur le fait qu'il n'existait pas "d'autre solution" pour tenter d'endiguer l'emballement de l'épidémie.
"Nous avions anticipé la deuxième vague", a insisté M. Castex, dans la foulée des propos du président de la République la veille, mais il y aura un pic d'hospitalisations en novembre "plus élevé qu'en avril" a-t-il averti, pour justifier encor une fois le choix du reconfinement, alors que le bilan a dépassé les 36.000 morts dont 250 sur les 24 dernières heures.
Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro, sept Français sur 10 se montrent favorables au reconfinement.
Ce qui n'a pas empêché plusieurs manifestations, de quelques dizaines de personnes, à Paris et plusieurs villes afin de protester contre le confinement, des forains organisant également des opérations-escargots dans plusieurs régions.
Dans la journée, le Parlement s'est prononcé sur le choix gouvernemental, sans que le vote ne soit contraignant, les députés approuvant largement la stratégie du gouvernement par 399 voix contre 27, alors que le Sénat, dominé par la droite, refusait son soutien (178 voix contre, 130 pour et 27 abstention).
Les critiques de l'opposition de sont d'ailleurs élevées tant au Sénat qu'à l'Assemblée nationale, malgré l'impression de consensus donnée par la large majorité obtenu auprès des députés.
Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau a justifié ce vote par "l'accumulation d'échecs" du gouvernement et le "manque d'anticipation" mais également parce qu'il estimait cette consultation comme étant "inutile" puisque sans influence sur la décision du chef de l'État.
La présidente des députés socialistes Valérie Rabault a adressé de son côté un "oui de colère" à la stratégie gouvernementale, tandis que le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon accusait le gouvernement d'être "pris de court".
Un confinement différent du printemps
Ce confinement, annoncé mercredi 28 octobre par le chef de l'État et qui doit durer "a minima" jusqu'au 1er décembre, se fera selon des modalités qui "ne seront pas celles de mars-avril, car nous avons appris de la première vague", a assuré M. Castex.
Comme en mars-avril, les dérogations seront possible pour faire ses courses, aller chez le médecin... mais aussi prendre l'air pendant "une heure maximum" et dans "un rayon d'un kilomètre du domicile". L'amende coûtera toujours 135 euros, mais pour faciliter les choses des "attestations permanentes" seront cette fois délivrées par les entreprises et les écoles.
Trois changements majeurs ont été mis en place par rapport au printemps : les écoles, collèges et lycées resteront ouverts, le travail pourra continuer, les Ehpad et les maisons de retraite pourront être visités. Mais les activités extra-scolaires pour les enfants, comme le sport et la musique, seront arrêtées.
Pour les travailleurs, "le recours au télétravail doit être le plus massif possible" pendant le confinement, et institué" "cinq jours sur cinq" selon Jean Castex. Ce n'est "pas une option", mais une "obligation", a insisté la ministre du Travail Elisabeth Borne. Sur le front économique, l'activité va chuter de 15%, après avoir plongé de 30% lors du premier confinement.
Les guichets des services publics ou les marchés alimentaires resteront donc ouverts (sauf si le préfet en décide autrement). Mais les commerces jugés non-essentiels (dont les bars et restaurants) resteront fermés - une "erreur" pour le chef du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, qui risque selon lui de coûter "entre 50 et 75 milliards d'euros de PIB".
L'approche du confinement a par ailleurs suscité un véritale exode sur les routes de l'Île-de-France, où plus de 700 km de bouchons cumulés ont été enregistrés en fin de journée, après déjà un pic de quelque 400 km la veille, selon le site d'information routière Sytadin.
Face à la situation largement dégradée sur l'ensemble du continent, l'Union européenne a de son côté annoncé mobiliser 220 millions d'euros pour financer des transferts de patients atteints du COVID-19 d'un pays à l'autre, comptant sur une meilleure coopération des États membres afin de faciliter ces transferts. Car Bruxelles a rappelé aux chefs d'État et de gouvernement, réunis en sommet virtuel jeudi 29 octobre sur la pandémie, l'importance d'une meilleure coordination de leurs réponses sanitaires.
AFP/VNA/CVN