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Un homme installe des planches de bois pour protéger un bâtiment d'éventuels débordements le jour de l'élection présidentielle, à Washington le 30 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En fin de semaine, une quantité impressionnante de magasins du centre-ville de Washington faisaient protéger leurs vitrines de planches de bois, par crainte de manifestations qui dégénèreraient le jour du scrutin ou les suivants.
Des équipes d'ouvriers se relayaient à tous les coins de rue autour des immeubles de bureaux de "Downtown D.C.", signe de la nervosité qui règne dans tout le pays à l'approche de l'élection.
En cas de course serrée et de résultats retardés, certains craignent des scénarios catastrophes, dans lesquels des partisans des deux candidats sortiraient dans la rue pour réclamer l'abandon de l'adversaire, voire prendraient les armes.
Et le président Donald Trump n'a pas rassuré en refusant à plusieurs reprises de dire clairement s'il cèderait pacifiquement le pouvoir en cas de défaite le 3 novembre.
"Plutôt prévenir que guérir"
De nombreux magasins de Washington ont protégé leurs vitrines par crainte de heurts après le scrutin présidentiel, y compris la "Boutique de la Maison Blanche", le 30 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Chef de chantier pour une entreprise du Maryland qui emploie une soixantaine de personnes, Sean Anger affirme s'être occupé de barricader pas moins de 20 immeubles dans les derniers jours. Une prestation qui coûte quelques milliers de dollars.
"Nous avons fait celui-là au moment des émeutes il y a quelques mois", se souvient-il, à quelques pas de ses collègues clouant de grands panneaux découpés sur place.
Ces rues calfeutrées ont en effet un triste goût de déjà-vu pour les habitants de Washington : les mêmes protections avaient été installées au printemps au moment de grandes manifestations antiracistes, dont certaines avaient été émaillées de violences et abouti à des pillages. Beaucoup avaient été retirées il y a quelques semaines seulement.
Du matériel entreposé devant la Maison Blanche, à Washington le 30 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On a eu une vitre cassée la première nuit des manifestations. Il y avait des dégâts dans toute la rue", se rappelle Kosta Abatzis, propriétaire d'un magasin de vêtements pour hommes situé à une rue de la Maison Blanche.
"Je déteste voir ça", dit-il devant les grandes plaques marron, "mais c'est mieux que d'avoir à passer par toute la procédure de remplacement" d'une vitre par l'assurance.
"On a gardé les planches pendant deux mois" au printemps, se plaint également Alexandre Provenzano, propriétaire d'un salon de coiffure tout proche. "Et là je vais avoir celles-ci jusqu'au mois de janvier pour l'inauguration (du président), je vais passer les fêtes comme ça".
"C'est très difficile de travailler dans ces conditions, on ne voit même pas le nom de mon salon", se désole-t-il. Malgré tout, "mieux vaut prévenir que guérir."