Quatre ans de Trump : la fiche bilan

Donald Trump martèle qu’aucun gouvernement américain n’a réussi à faire autant de choses que le sien dans un premier mandat.

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Mais, si on met de côté sa réponse à la pandémie du coronavirus - une crise d’ampleur exceptionnelle face à laquelle la Maison Blanche est accusée d’avoir globalement mal répondu - quel est le bilan du président républicain ?

1. Le mur

Le mur à Tecate, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, le 7 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Construisons le mur" est un mantra qui a grandement contribué à l’élection surprise de Donald Trump, ses électeurs affichant leur exaspération face aux entrées illégales de migrants hispaniques à la frontière sud du pays, longue de plus de 3.000 kilomètres.

Le président l’a-t-il construit ?

Réponse : en partie.

Selon la police fédérale aux frontières, environ 600 kilomètres de mur ont été terminés, en plusieurs portions. Mais une bonne partie de ces réalisations sont en fait soit des réparations, soit des ajouts à des clôtures déjà existantes.

Par ailleurs, les interpellations de migrants sans papiers sont en hausse et les admissions de réfugiés sont en baisse. Enfin, le Mexique n’a jamais payé pour le mur, contrairement à ce qu’avait promis M. Trump.

2. "L’Amérique d’abord"

Ce slogan nationaliste de Donald Trump s’est notamment traduit par une politique de torpillage diplomatique du multilatéralisme et l’imposition de mesures protectionnistes.

Cela a-t-il marché ?

Réponse : beaucoup reste à faire.

Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping en novembre 2017 à Pékin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quand Donald Trump s’est attaqué à la question du déséquilibre commercial entre les États-Unis et la Chine, même certains critiques du président ont salué sa détermination.

Mais, malgré les efforts du président républicain pour bâtir une relation privilégiée avec son homologue chinois Xi Jinping, les résultats -un accord commercial de "phase un"- apparaissent mitigés, voire inaboutis.

Pékin a bien augmenté ses achats de produits agro-alimentaires américains. Mais la hausse très importante des taxes sur les produits chinois importés s’est révélée douloureuse pour les entreprises aux États-Unis.

Et les tarifs chinois pris en représailles sur des productions agricoles comme le bourbon ont forcé le gouvernement américain à verser à ses agriculteurs des millions d’USD d’aide.

Le déficit commercial américain a atteint 577 milliards l’an dernier, en hausse de plus de 100 milliards par rapport à la dernière année du mandat de Barack Obama.

Sur le plan diplomatique, la politique de "l’Amérique d’abord" n’a pas eu les résultats escomptés, à l’image de l’accord sur le nucléaire iranien dénoncé par Washington, qui a causé la colère des alliés européens des États-Unis.


3. Terminer les guerres "stupides"

Donald Trump avait promis de retirer les forces américaines des théâtres de conflits lointains et meurtriers, des guerres selon lui "stupides".

Y est-il parvenu ?

Réponse : oui et non.

Des soldats américains la base de Taji, au Nord de Bagdad, en décembre 2014 en Irak.
Photo : AFP/VNA/CVN

L’Amérique ne s’est pas engagée dans de nouvelles guerres, une éventualité que beaucoup redoutaient.

Après une escalade verbale préliminaire, le rapprochement tenté par M. Trump avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s’est traduit par des rencontres pleines d’intensité et une certaine détente.

Mais l’essentiel -une renonciation de Pyongyang à l’arme atomique- n’a pas été atteint.

Le retrait des soldats américains d’Afghanistan semble possible après des négociations de paix en cours entre les talibans et les autorités de Kaboul. Mais les militaires américains sont toujours en Irak.

À l’actif de Donald Trump, il faut inscrire les pays arabes qui ont annoncé depuis août une normalisation de leurs relations avec Israël : Émirats arabes unis, Bahreïn et Soudan.

4. La "plus grande économie de l’Histoire"

C’est l’argument numéro un brandi par Donald Trump pour exiger quatre ans de plus à la Maison Blanche.

Mais sa réalité dépend de ce que l’on mesure.

La bourse a atteint des sommets et est bien repartie après avoir dévissé au début de la pandémie du coronavirus.

Le drapeau américain à la Bourse de New York, à Wall Street, en août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais le taux de croissance le plus fort des années Trump, autour de 3%, est dans la lignée des résultats enregistrés sous Barack Obama, sans niveau historique.

Le taux de chômage a atteint en décembre 2019 un plus bas depuis un demi-siècle, à 3,5%. Mais avec la pandémie des millions d’Américains ont depuis perdu leur emploi.

5. Juges

Selon M. Trump, le rôle le plus important à assumer pour un président est de nommer -à vie- les juges fédéraux.

Sur ce point, l’ex-magnat des affaires peut se targuer d’avoir réussi un bilan enviable par ses rivaux démocrates.

Nommée par Donald Trump, la juge Amy Coney Barrett prête serment avant d’intégrer la Cour suprême des États-Unis, le 26 octobre à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

Grâce à la célérité des élus républicains au Sénat, M. Trump a nommé 24% des juges actuellement en activité, selon l’institut Pew Research.

Le président a nommé trois magistrats à la Cour suprême, la dernière, Amy Coney Barrett, ayant été confirmée cette semaine, cimentant l’institution dans le conservatisme possiblement pour des décennies.

AFP/VNA/CVN

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