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Une maison détruite par un bombardement à Choucha, le 28 octobre 2020 en Azerbaïdjan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le ministre arménien des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian, et son homologue azerbaïdjanais, Djeyhoun Baïramov se sont rencontrés face-à-face dans la ville suisse pour tenter de trouver une issue à cette crise qui a fait plus de 1.000 morts en un peu plus d'un mois.
Les médiateurs français, russes et américains, réunis au sein du "groupe de Minsk", ont indiqué dans un communiqué tard vendredi 30 octobre avoir appelé les belligérants à appliquer un précédent accord cessez-le-feu.
Les deux parties ont tenu "un échange de vues ouvert et substantiel afin de clarifier leurs positions de négociations" sur les points de blocage dans l'accord de cessez-le-feu conclu le 10 octobre à Moscou, poursuivent les médiateurs.
Deux autres tentatives de trêve conclues depuis à Paris et Washington ont également volé en éclats.
Les parties ont également "convenu de prendre un certain nombre de mesures sur une base urgente", selon le texte.
Il s'agit de "ne pas viser délibérément les populations civiles ou des cibles non-militaires, conformément aux lois humanitaires internationales", poursuit-il.
Ils vont aussi "se livrer activement à l'application du recouvrement et de l'échange de dépouilles sur le champ de bataille".
Prisonniers de guerre
Les deux voisins devraient en outre fournir d'ici une semaine des listes de prisonniers de guerre à la Croix-Rouge "afin de permettre un accès et en vue d'un futur échange".
Des bâtiments endommagés par des bombardements, le 28 octobre 2020 à Barda, en Azerbaïdjan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Et ils se sont engagés à fournir par écrit des commentaires et questions dans le cadre de discussions visant à établir des mécanismes vérifiant la tenue d'un cessez-le-feu, un élément jugé prioritaire dans les pourparlers.
"Les co-présidents vont poursuivre leur travail avec intensité avec les parties (belligérantes) pour parvenir à un règlement pacifique du conflit", indique le communiqué.
La rencontre des deux chefs de la diplomatie avait initialement été planifiée jeudi mais elle avait été décalée à vendredi suite à de nouveaux combats.
"Chaque jour de retard dans l'obtention d'un cessez-le-feu fonctionnel augmente la probabilité d'une escalade dramatique des pertes civiles dans cette tragédie", a tweeté Carey Cavanaugh, ancien ambassadeur américain qui co-dirige le Groupe de Minsk.
Le Nagorny Karabakh a fait sécession de l'Azerbaïdjan dans les années 1990 à l'issue d'une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de déplacés.
L'indépendance du Nagorny Karabakh, soutenu économiquement et militairement par Erevan, n'a pas été reconnue par la communauté internationale, ni même par l'Arménie.
Depuis le 27 septembre, les forces azerbaïdjanaises et celles du Nagorny Karabakh soutenues par Erevan s'affrontent à nouveau. Jusqu'ici, trois tentatives de trêve humanitaires ont volé aux éclats.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait indiqué plus tôt cette semaine ne pas s'opposer à une nouvelle cession de pourparlers à Genève, mais a semblé minimiser leur importance.
"Il y a eu beaucoup de réunions inutiles durant les 28 dernières années", a-t-il déclaré.
Selon des bilans partiels, plus de 1.250 personnes dont plus de 130 civils ont été tuées au cours de ces affrontements, les pires depuis la guerre des années 1990.
Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays fait traditionnellement office d'arbitre dans la région, a évoqué la semaine dernière un bilan s'approchant de 5.000 morts.