François Hollande (gauche, 1er plan) accueilli par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, à son arrivée le 25 avril à Pékin. |
Ces deux priorités seront clairement exprimées dès les premières heures de la visite. Avant même de retrouver le président chinois Xi Jinping, le chef de l'État français s'entretiendra avec la soixantaine de patrons qui l'accompagnent et visitera l'usine construite quatre ans plus tôt à Pékin par une entreprise française, Bernard Controls.Cette ETI (entreprise de taille intermédiaire) qui fabrique des servomoteurs destinés à l'industrie nucléaire, pétrolière ou gazière, est l'exemple même des entreprises dont la France entend promouvoir la présence sur les marchés extérieurs. PME et ETI font déjà la force de l'économie allemande. Le volet politique de la visite doit débuter ensuite avec l'accueil officiel du président français par Xi Jinping avec tout le faste d'une visite d'État.Dès le 25 avril, les deux dirigeants se verront pendant près de cinq heures, au cours d'entretiens "restreints" et "élargis", d'une déclaration conjointe, d'interventions devant un forum économique et d'un dîner d'État. L'importance de la relation économique aura été amplement soulignée par la participation sans précédent du président chinois à un forum de chefs d'entreprises des deux pays.Le déficit commercial de la France à l'égard de la Chine est abyssal. Plombant les résultats du commerce extérieur, il s'est encore élevé l'an dernier à près de 26 milliards d'euros, soit 40% environ du déficit global.L'Élysée entend "redresser la barre". Plusieurs accords et quelques contrats pourraient être conclus lors de cette visite. De nouvelles commandes d'Airbus A320 et de long-courriers sont attendues. Dans le nucléaire civil, deux lettres d'intention seront vraisemblablement signées, portant sur la construction d'un centre de retraitement des déchets similaire à celui de La Hague (Ouest de la France) ainsi qu'une nouvelle tranche de deux réacteurs EPR à Taishan (Sud). Renault pourrait également obtenir le feu vert définitif de Pékin pour construire, en alliance avec son partenaire chinois Dongfeng, une usine qui produirait 150.000 véhicules par an à Wuhan (Centre).D'autres accords ou contrats pourraient être parachevés dans des secteurs qui reflètent l'évolution du mode de vie chinois: le développement urbain durable, l'agroalimentaire, la santé ou l'économie numérique. Au chapitre diplomatique, François Hollande compte interroger son homologue chinois sur son analyse du regain de tension dans la péninsule coréenne.
AFP/VNA/CVN