"L'identification de ces récepteurs est importante pour la compréhension des mécanismes liés à l'accoutumance, à la prise de poids et au tabagisme" , explique le Dr Mariella De Biasi, professeur adjointe de neurologie à la faculté de médecine Baylor au Texas (Sud), co-auteur de cette étude parue dans la revue américaine Science datée du 10 juin.
"Pour le moment, ces résultats se limitent à des souris mais ils pourraient ouvrir la voie à des thérapies pour aider les fumeurs à cesser de fumer sans gain de poids" , estime-t-elle. "Un grand nombre de fumeurs n'osent pas arrêter par crainte de grossir. Les résultats de notre recherche laissent penser que des médicaments qui stimuleraient ces récepteurs de nicotine devraient aider à limiter la prise de poids après avoir renoncé à la cigarette" , selon la chercheuse.
Elle souligne aussi que ces récepteurs cérébraux pourraient être une cible de choix pour développer des médicaments capables d'aider à contrôler l'obésité et d'autres troubles du métabolisme. La nicotine active un petit groupe de neurones dans une partie de l'hypothalamus qui signalent quand le corps a suffisamment mangé et qui sont différents de ceux liés à l'accoutumance, explique le Dr Marina Picciotto, professeur de psychiatrie à l'Université de Yale (Connecticut, Nord-Est), principal auteur de cette communication.
C'est en testant sur des souris un anti-dépresseur potentiel qui agit sur ces récepteurs, que Yann Mineur, un chercheur travaillant dans l'équipe du Dr Picciotto, a remarqué que les rongeurs traités avec cette substance mangeaient moins que les autres.
AFP/VNA/CVN