Cette entrevue intervient à un moment de rare crispation entre les alliés américains et israéliens. Washington, soutenu par les grands pays européens, voit dans le gel total de la colonisation, le préalable à une reprise des négociations de paix, suspendu fin 2008.
Écartelé entre les attentes de la communauté internationale et les exigences des composantes les plus intransigeantes de sa coalition gouvernementale de droite, M. Netanyahu cherche à s'accorder un peu de répit.
Au cours d'un point de presse mardi, il a insisté sur le fait que "la question des colonies est un problème, mais le problème principal est le refus (des Palestiniens) de reconnaître en Israël un État juif".
Le Premier ministre israélien a dit espérer que son entretien avec M. Mitchell permettrait de mettre un terme à la querelle avec Washington, et conduirait à une relance des pourparlers de paix "d'ici à la fin septembre".
Mais un haut responsable israélien a prévenu que la rencontre devrait déboucher sur "quelques progrès mais pas de percée".
Mardi, M. Netanyahu s'était entretenu à Downing Street avec son homologue britannique Gordon Brown, qui lui a réaffirmé que la colonisation était un "obstacle à une solution à 2 États". M. Brown s'est cependant félicité qu'existe "une volonté réelle de progresser".
Les responsables israéliens et américains jugent possible une rencontre entre MM. Obama, Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas à New York en septembre prochain, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, pour marquer la reprise des négociations de paix.
La dernière phase des pourparlers avait été suspendue fin 2008, après le lancement d'une offensive israélienne dans la bande de Gaza. Les Palestiniens conditionnent leur retour à la table des discussions au gel total de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Mais M. Netanyahu refuse de transiger sur Jérusalem-Est, que les Israéliens considèrent comme faisant partie de leur capitale "éternelle et indivisible". Il exige d'autre part des garanties pour les quelque 500.000 colons.
Après son entrevue avec M. Brown, M. Netanyahu a dit vouloir trouver une "formule de rapprochement" avec l'émissaire américain, qui permettrait de faire avancer le processus de paix tout en permettant aux colons de "vivre normalement".
Mais il a aussi cherché à placer les Palestiniens devant leurs responsabilités. La "formule gagnante", selon lui, consisterait dans l'acceptation par les Palestiniens d'un État démilitarisé et la reconnaissance d'Israël comme l'État du peuple juif.
"Nous avons évolué sur le terrain, j'ai aussi évolué non seulement dans mes actes mais dans mes mots (...). L'absence de l'expression claire et sans ambiguïté de la part des autorités pales- tiniennes d'une telle reconnaissance est ce qui a entravé la paix", a-t-il déclaré.
Après sa rencontre avec M. Mitchell, M. Netanyahu doit s'envoler
vers Berlin, où il s'entretiendra aujourd'hui avec la chancelière allemande, Angela Merkel.
AFP/VNA/CVN