Congrès du PS à Poitiers : la campagne est ouverte

La campagne est lancée au sein de la famille socialiste française pour le congrès de Poitiers, un rendez-vous à enjeu majeur pour le parti qui a accumulé en un an les défaites électorales et entend se refaire une santé pour les régionales et la présidentielle.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis (gauche), durant une réunion à l'Assemblée nationale à Paris, le 11 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le conseil national, le "parlement" du parti, a entériné samedi quatre "motions" concurrentes sur lesquelles les militants PS auront à se prononcer le 21 mai. Elles n'étaient toutefois pas encore rendues publiques, le dépôt formel se faisant dimanche à 14 heures.
Parmi elles, celle du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, candidat à sa succession. Ce texte, intitulé "Le Renouveau socialiste" est soutenu par le gouvernement et sera signé par Manuel Valls, selon plusieurs sources. Il rassemble Martine Aubry -dont M. Cambadélis a loué le "sens de l'intérêt général chevillé au corps"- jusqu'aux réformateurs de l'aile droite (Gérard Collomb, Pascal Terrasse).
"Une alliance de tous les contraires", a raillé le camp de la gauche du parti emmené par Christian Paul, tout comme celui de Karine Berger, le camp des "non-alignés".
"Sectarisme", a répliqué M. Cambadélis, qui s'est félicité que son texte puisse réunir des personnalités "au-delà de ce qu'(elles) ont pu penser ou dire à un moment ou un autre".
Parmi les propositions phare, celles d'un "dépassement du Parti socialiste" à travers la fondation d'un "nouvelle alliance à gauche", avec la gauche et les écologistes ainsi que les citoyens, "une belle alliance".
"On ne peut plus accepter un processus de multiplication des divisions dans l'ensemble de la gauche", a dit le patron du PS, qui ambitionne de faire une "convention nationale" au sujet de cette alliance en novembre 2016, à cinq mois de la présidentielle.
Pas des fouteurs de crise
Depuis que Martine Aubry a rejoint sa motion, des ténors du gouvernement estiment "plié" le congrès pour la majorité sortante. "On fera 57%, la gauche du parti 35%, Karine Berger 8 à 11% et Florence Augier (la quatrième motion, ndlr) 2%", pariait un cadre du parti.
Faux, répondent les autres motions. Christian Paul croit "possible une nouvelle majorité" dans le parti avec son texte "A gauche pour gagner", qui demande une inflexion réelle de la politique économique menée par l'exécutif et que le PS puisse avoir son mot à dire sur la conduite des politiques.
Selon lui la motion de la gauche et des "frondeurs" va "réveiller" le congrès, pour qu'il ne soit "ni attrape-tout", ni "édredon". "Vous vous rendez-compte, avec ces quatre motions, ce n'est pas sûr que le premier secrétaire obtienne 50%" le 21 mai, répétaient plusieurs "frondeurs" aux journalistes.
"Si nous ne sommes pas majoritaires dans ce congrès, il y a fort à parier qu'en 2017 le parti (...) connaisse la pire des difficultés politiques", prévient Christian Paul, en assurant qu'avec les siens, ils n'étaient "pas des fouteurs de crise".
Chez Karine Berger (première signataire de la motion "La fabrique"), on mise sur les militants pour dynamiser l'approche du congrès, qui reste "ouvert" et constitue "la dernière chance de présenter autre chose que de l'entre-soi (entre responsables et cadres socialistes)", selon les termes de l'ancienne ministre Dominique Bertinotti, un de ses soutiens.
Enfin, la motion "Osons un nouveau pacte citoyen et républicain", a pour première signataire Florence Augier, secrétaire nationale du PS.
Les militants socialistes à jour de cotisation voteront sur ces différents textes le 21 mai. Les premiers signataires des deux motions arrivées en tête seront ensuite en lice le 28 mai, date à laquelle les militants les départageront pour le poste de premier secrétaire du PS.
Le gouvernement espère bien que ce rendez-vous sera apaisé, loin des déchirements qu'ont pu connaître certains congrès socialistes.
Le Premier ministre Manuel Valls s'est d'ailleurs félicité samedi 11 avril de l'arrivée de Martine Aubry dans la motion du premier secrétaire du PS, y voyant "une bonne chose" pour "le rassemblement des socialistes".
D'autant que se tiendra au même moment le congrès de l'UMP, et que "la droite se mettra en ordre de marche pour les régionales" et que Front national aura, après la crise familiale des derniers jours, mené "son apparente dédiabolisation", a mis en garde M. Cambadélis.

AFP/VNA/CVN

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