Irak : l'armée américaine pourrait rester à Mossoul après fin juin

Les troupes américaines pourraient rester à Mossoul, dernier bastion urbain d'Al-Qaïda en Irak, au-delà de leur date prévue de départ fin juin, ce qui ouvrirait une brèche dans le calendrier de retrait, à laquelle Bagdad ne semble pas opposée.

"Si le gouvernement irakien veut que nous restions, nous resterons", a déclaré lors d'une téléconférence avec le Pentagone le colonel Gary Volesky, commandant des troupes américaines dans la province de Ninive (Nord), dont Mossoul est la capitale.

"Nous sommes en train de mener avec nos homologues irakiens une évaluation des perspectives en matière de sécurité à Mossoul", a expliqué le colonel, à la tête d'une brigade forte de 5.000 soldats.

L'accord de sécurité conclu en novembre entre Washington et Bagdad prévoit un retrait américain des zones urbaines le 30 juin avant un départ total du pays d'ici fin 2011.

Le vice-président irakien Adel Abdel Mahdi, en visite à Paris mardi, a assuré que l'échéance de fin 2011 était "définitive" et ne serait pas renégociée. Il a toutefois ajouté que la date du 30 juin était plus flexible, notamment concernant Mossoul, où il a reconnu que les autorités irakiennes devaient encore regagner le contrôle total de la rue.

Mossoul, qui compte plus de 1,5 million d'habitants sunnites, chiites, chrétiens et kurdes, est considérée par le Commandement américain comme l'épicentre de l'action des partisans en Irak d'Al-Qaïda, repoussés de Bagdad et de l'ouest du pays.

L'armée irakienne y mène depuis mai 2008 une vaste offensive, mais les attentats continuent d'y faire régulièrement des victimes tandis que les violences baissent dans le reste du pays.

Vendredi dernier, 5 soldats américains, ainsi que 2 policiers et un soldat irakiens y ont été tués dans un attentat suicide, le plus sanglant contre l'armée américaine depuis mars 2008.

Le maintien après juin dans la ville des troupes américaines, pour continuer à épauler les 25.000 forces de sécurité irakiennes déployées à Mossoul, viendrait amender l'accord de sécurité de novembre.

Responsables américains et irakiens, qui n'ont jamais vraiment exclu d'ajuster ce calendrier en fonction des conditions sur le terrain, reconnaissent désormais ouvertement que le départ américain des grandes villes irakiennes pourrait prendre plus de temps que prévu.

La décision promet toutefois d'être dure à prendre pour le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, pressé par une large frange de la classe politique de faire sortir les Américains du pays le plus rapidement possible.

Le président américain Barack Obama, lui, a promis que le gros des troupes de combat américaines aurait quitté l'Irak d'ici au 31 août 2010.

AFP/VNA/CVN

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