>>Un haut responsable de l'ONU profondément inquiet de la crise humanitaire à Mossoul
>>Irak : lancement de l'opération pour reprendre Mossoul à l'Éat islamique
Des enfants irakiens observent des membres des forces de sécurité à Mossoul, le 27 mars. |
Des enfants irakiens observent des membres des forces de sécurité à Mossoul, le 27 mars. |
Selon l'ONU, plus de 300 civils ont péri dans la partie occidentale de Mossoul depuis le lancement à la mi-février par les troupes gouvernementales soutenues par la coalition, d'une offensive pour déloger les jihadistes du groupe État islamique (EI).
Ce chiffre concerne la période s'arrêtant au 22 mars, a précisé l'ONU sans pouvoir dire combien de personnes ont été tuées par l'EI, et combien l'ont été par les forces irakiennes et la coalition. Mais le bilan pourrait s'alourdir en raison de rapports -pas encore vérifiés- sur au moins 95 civils tués entre le 23 et 26 mars, selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
Pris au piège entre les combats et les jihadistes, environ 600.000 personnes selon l'ONU se trouvent dans la partie ouest de Mossoul, dont 400.000 dans la vieille ville, un dédale de rues densément peuplées.
Samedi 25 mars, des responsables irakiens ont affirmé que des frappes contre l'EI avaient tué auparavant de nombreux civils dans le quartier de Mossoul al-Jadida à Mossoul-Ouest. Le nombre de victimes -entre des dizaines et des centaines selon les sources- ne peut être vérifié de source indépendante.
Cette potentielle bavure a déclenché l'ouverture d'enquêtes par les autorités irakiennes et la coalition.
"Attaques disproportionnées"
L'aviation irakienne et celle de la coalition procèdent régulièrement à des bombardements dans la partie orientale de Mossoul pour appuyer les troupes au sol qui tentent depuis le 19 février d'en chasser les jihadistes.
Une reconquête de Mossoul-Ouest permettra aux forces gouvernementales de contrôler totalement cette métropole septentrionale, dernier grand bastion de l'EI en Irak. Elles avaient défait fin janvier les jihadistes dans la partie orientale.
La mort de civils lors de raids ou de combats au sol "soulève de graves questions quant à la légalité de ces attaques", a estimé de son côté l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International.
"Le nombre élevé de victimes civiles laisse à penser que les forces de la coalition n'ont pas pris les précautions nécessaires pour épargner les civils, en violation flagrante du droit international humanitaire", a dit dans un communiqué Donatella Rovera, conseillère sur les situations de crise à Amnesty, en appelant à éviter "des attaques disproportionnées".