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Penelope Fillon dans le public de «L'Émission politique» de France 2, le 23 mars. |
Penelope Fillon dans le public de «L'Émission politique» de France 2, le 23 mars. |
À l'issue d'une audition au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, qui a duré plusieurs heures, d'après une source proche de l'enquête, l'épouse du candidat de la droite François Fillon a été mise en examen pour "complicité et recel de détournement de fonds publics", "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et "recel d'escroquerie aggravée", selon une source judiciaire.
Son avocat, Me Pierre Cornut-Gentille, a noté que "les magistrats instructeurs ont décidé de mettre en examen Penelope Fillon, dans la logique d'une enquête et d'une instruction conduites exclusivement à charge, au mépris de la séparation des pouvoirs et de la présomption d'innocence, dans des délais de rapidité hors norme".
"Lorsque cette affaire sera examinée dans la sérénité et le respect des principes de droit, je maintiens que l'innocence de Penelope et de François Fillon sera reconnue", a ajouté Me Cornut-Gentille dans un communiqué diffusé par l'équipe du candidat à la présidentielle.
Alors que la date de l'audition de la discrète Galloise, âgée de 61 ans, était connue depuis plusieurs jours, le mystère a plané toute la journée : les nombreux journalistes présents devant le pôle financier ne l'ont aperçue ni à son entrée ni à sa sortie des locaux.
Il s'agit de la troisième mise en examen dans cette affaire, après celles de François Fillon, le 14 mars, et de son ancien suppléant à l'Assemblée, Marc Joulaud, le 24 mars.
Au cœur de l'enquête : les contrats de Penelope Fillon - de 1986 à 2013 avec plusieurs interruptions - comme assistante parlementaire de son mari ou de Marc Joulaud, pour lesquels elle a été rémunérée au total 680.380 euros net, ainsi que son contrat à La Revue des deux mondes - entre mai 2012 et décembre 2013 - pour un salaire de 5.000 euros brut mensuels.
Les juges d'instruction Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau cherchent à savoir si ces emplois étaient effectifs.
François Fillon a défendu vigoureusement la réalité du travail accompli par sa femme, affirmant qu'elle s'occupait de "tâches simples, mais essentielles", comme la gestion du courrier ou de l'agenda.
AFP/VNA/CVN