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Des habitants de Paiporta nettoient et déblaient une rue de la ville, près de Valence (Espagne), le 10 novembre 2024, après les inondations meurtrières du 29 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Samedi 9 novembre, une manifestation a rassemblé quelque 130.000 personnes à Valence pour réclamer la démission du président de l'exécutif régional Carlos Mazón et critiquer également la gestion de la catastrophe par le gouvernement central espagnol.
"Le gouvernement fait ce qu'il doit faire. Et ce que nous devons faire, c'est reconstruire après cette tragédie et relancer l'activité économique et sociale", a déclaré le chef du gouvernement lundi 11 novembre au cours d'une conférence de presse.
"Plus tard, le débat politique portera sur les choses à améliorer face à cette urgence climatique et, sans aucun doute, face à la prise de responsabilités politiques qui, bien entendu, devront être justifiées", a-t-il poursuivi.
"La leçon à tirer est que nous sommes confrontés à une urgence climatique qui exigera le meilleur de nous-mêmes de la part de chacun d'entre nous", a ajouté Pedro Sánchez, appelant à "écouter la science et en tirer des enseignements" et "renforcer les services publics pour apporter une réponse efficace et équitable aux catastrophes naturelles".
Depuis les inondations meurtrières qui ont fait 222 morts selon le dernier bilan diffusé par le gouvernement, les critiques des sinistrés visent tout particulièrement le chef du gouvernement régional Carlos Mazón, accusé d'avoir tardé à réagir alors que l'Agence météorologique espagnole (Aemet) avait émis une alerte rouge dès le matin du 29 octobre.
En Espagne, un pays très décentralisé, la gestion des catastrophes relève de la responsabilité des administrations régionales, mais le gouvernement central, chargé d'émettre les alertes via l'Aemet, peut fournir des ressources et prendre la main dans des cas extrêmes.
"Tous les moyens nécessaires"
Les habitants évacuent la boue des rues de Massanassa, dans la région de Valence (Espagne), le 8 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Premier ministre n'a pas non plus été épargné dans les rangs de la manifestation de samedi soir 9 novembre à Valence.
MM. Sánchez et Mazón étaient au côté des souverains Felipe VI et Letizia lors de leur visite dans une zone dévastée, le 3 novembre, durant laquelle tous avaient été visés par des insultes et des jets de boue, signe de l'exaspération des sinistrés.
Carlos Mazón, qui a exclu l'idée de démissionner, doit être entendu par le Parlement régional valencien jeudi 7 novembre, pour s'exprimer sur sa gestion de la catastrophe.
"Je pense que nous devons accepter que des erreurs ont pu être commises sans aucun doute, nous devons le faire en toute humilité", a-t-il reconnu lundi 11 novembre lors d'un point presse. "Nous commencerons à parler de politique, d'explications (...) à partir de jeudi 14 novembre", a-t-il promis.
Sur le plan de la reconstruction et de l'aide aux sinistrés, 110 nouvelles mesures, pour un montant total de près de 3,8 milliards d'euros, ont été approuvées lundi lors d'un conseil des ministres.
"Le gouvernement est présent et sera présent, avec tous les moyens nécessaires, et tant qu'il le faudra (...) nous continuerons le travail pour rétablir la normalité dans les zones frappées", a assuré Pedro Sánchez.
Un précédent paquet de mesures de 10,6 milliards d'euros avait déjà été présenté la semaine dernière par le Premier ministre.
Pedro Sánchez a notamment garanti lundi 11 novembre que les mesures de soutien seraient étendues à un plus grand nombre de personnes et de biens, et que les agriculteurs recevront également une nouvelle aide d'un montant total de 200 millions d'euros.
Le premier paquet d'aide annoncé la semaine dernière comprenait un soutien aux petites et moyennes entreprises, aux travailleurs indépendants et aux ménages qui ont subi des décès, des incapacités et dont le domicile ou les biens ont été endommagés.
Des allégements fiscaux, un report de trois mois du remboursement des hypothèques et des prêts et des dépenses du gouvernement central pour les immenses travaux de nettoyage auxquels sont confrontés les conseils locaux ont également été annoncés.
Sur le terrain, des milliers de volontaires, de soldats, de policiers, de gardes civils et de membres des services d'urgence sont toujours à pied d'œuvre pour réparer les infrastructures détruites, distribuer l'aide et rechercher encore des dizaines de personnes disparues.
AFP/VNA/CVN