>> Niger : au moins 23 morts après des pluies torrentielles
>> Le Nigeria veut profiter du cours élevé du cacao pour redynamiser sa production locale
![]() |
Le Nigeria est régulièrement touché par des inondations lors de la saison des pluies, qui s'étend de mai à septembre. |
Photo : AP/CVN |
"Nous avons déjà récupéré 115 corps et d'autres devraient l'être encore car la crue est venue de loin et a emporté des personnes dans le fleuve Niger. En aval, d'autres corps continuent d’être retrouvés", a déclaré Ibrahim Audu Husseini, un porte-parole de l'Agence de gestion des urgences (SEMA).
Le précédent bilan établi vendredi 30 mai en début d'après-midi faisait état de 88 morts. "Certains corps ont été extraits des décombres des maisons effondrées. Nous avons besoin d’une pelleteuse pour dégager davantage de corps encore ensevelis sous les gravats", a ajouté M. Husseini. "Des familles se manifestent pour signaler que leurs proches n’ont pas été retrouvés. Il y a une famille de 12 personnes dont seulement quatre membres ont été localisés, huit restent introuvables", a-t-il dit.
Sur le terrain, des équipes de sauveteurs poursuivent leurs efforts pour tenter de retrouver des personnes disparues après les pluies torrentielles qui ont emporté mercredi soir des dizaines de maisons dans la ville de Mokwa, provoquant de nombreuses noyades. Des habitants fouillent également les décombres de bâtiments dans l'espoir de retrouver des proches portés disparus depuis mercredi soir 28 mai.
"Nous avons tout perdu"
À proximité, des enfants déplacés par les intempéries jouent brièvement à côté d'eaux boueuses. Au même moment, deux corps au sol sont recouverts d’un tissu imprimé et de feuilles de bananier. Une femme en pleurs, portant un foulard bordeaux, s’assoit non loin de là.
"Nous avons perdu au moins 15 personnes rien que dans cette maison. La propriété est détruite. Nous avons tout perdu", déclare Mohammed Tanko, un fonctionnaire âgé de 29 ans, en pointant la maison de son enfance. Danjuma Shaba, un pêcheur de 35 ans, confie avoir passé la nuit dehors, dans un parking. "Je n’ai plus de toit. Ma maison s’est effondrée".
Pays le plus peuplé d'Afrique, le Nigeria, est régulièrement touché par des inondations lors de la saison des pluies, qui s'étend de mai à septembre. Le changement climatique alimente des phénomènes météorologiques plus extrêmes, selon les scientifiques.
Ravages
Les inondations, généralement causées par de fortes pluies et des infrastructures insuffisantes et en mauvais état, font des ravages chaque année, tuant des centaines de personnes. Au Nigeria, les inondations sont aggravées par un drainage inadéquat, la construction de maisons dans des zones inondables et le dépôt de déchets dans les circuits d'assainissement.
En 2024, plus de 1.200 personnes ont été tuées et 1,2 million déplacées dans au moins 31 des 36 États du Nigeria, lors de l'une des pires inondations du pays depuis des décennies, selon la SEMA. En 2022, plus de 500 personnes sont mortes et 1,4 million ont été déplacées lors d'inondations.
Face à la recrudescence des inondations, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a appelé l'année dernière à un renforcement des moyens alloués aux secours et demandé la mise en place d'alertes "pour atténuer l'impact des catastrophes environnementales".
De leur côté, les services de secours insistent sur la nécessité d'un soutien accru de l'État pour faire face à l'ampleur des dégâts et limiter les pertes humaines.
AFP/VNA/CVN