Les participants ont souligné l'"optimisme prudent" quant aux perspectives économiques du pays pour cette année, le considérant comme une "vision judicieuse et nécessaire" non seulement pour la macroéconomie, mais aussi pour les opportunités d'investissement et de commerce.
Sur le plan macroéconomique, plusieurs économistes sont sur la même longueur d'onde, estimant que l'économie mondiale en 2010 risque de connaître une évolution assez complexe, avec une relance incertaine et des opportunités de développement relativement fragiles. L'économie vietnamienne, de plus en plus internationalisée, devrait être affectée par les fluctuations du marché mondial.
Et bien entendu, la macroéconomie exercerait une grande influence sur les opportunités commerciales et d'investissement des entreprises nationales.
Concernant les défis que les sociétés vietnamiennes devraient relever en 2010, le prof.-Docteur Ðang Van Thanh, un expert de haut rang de l'Assemblée nationale, soulève surtout l'augmentation des prix de l'intrant suite à la majoration du salaire minimal, des frais d'assurances... Mais "les profits des entreprises pourront augmenter, si ces dernières limitent leurs dépenses", affirme-t-il.
Partageant ce point de vue, Nguyên Ðình Cung, directeur adjoint de l'Institut central de recherche en gestion économique (CIEM), commente la conduite des sociétés en 2010 : "Les entreprises passeraient d'une façon dite +passive+ de faire face aux difficultés en 2009 à une manière +active+ pour le développement". Elles se pencheraient sur l'augmentation du rendement et de la productivité en diversifiant et améliorant la qualité de leurs produits, perfectionnant leur processus de production, modernisant leurs technologies, développant de nouveaux marchés et mobilisant davantage de capitaux, juge-t-il.
Cette façon active est aussi confirmée par Nguyên Trân Quang, directeur général adjoint du Parc industriel de Bourbon An Hoà. Selon lui, après 2 années d'efforts pour surmonter les difficultés, les entreprises vietnamiennes savent désormais comment faire face aux fluctuations de l'économie et du marché et peuvent identifier judicieusement leurs points forts et points faibles pour élaborer une stratégie de développement appropriée. C'est aussi l'une des raisons pour laquelle "les sociétés peuvent afficher leur optimisme, en faisant certes preuve d'une certaine retenue, en perspective du développement en 2010", dit-il.
S'agissant des opportunités concrètes qui tendent les bras aux entreprises nationales en 2010, le Docteur Hà Huy Tuân, vice-président du Comité national de contrôle financier, prévoit que les secteurs de production des matériaux de base, comme le caoutchouc naturel, l'extraction charbonnière et minière, l'industrie pétrolière, le bâtiment et les matériaux de construction, devraient être les premiers à bénéficier de la reprise économique.
Selon lui, les entreprises spécialisées dans l'exportation des produits aquatiques et la production d'aliments pour animaux, les banques, les compagnie d'assurances, celles intervenant dans le fonctionnement des ports maritimes, le transport de marchandises... devraient connaître un développement plus vigoureux cette année.
À propos des opportunités d'investissement, Hunt Macnguyen, président du conseil d'administration et directeur général exécutif de la société VinaSecurities (relevant du groupe VinaCapital), affirme que par rapport aux autres pays dans la région, la Bourse vietnamienne devrait rester très attractive. "Les actions du Vietnam sont encore moins chères que celles des autres pays régionaux, alors qu'une croissance moyenne de leur cours de 15-20% est prévue. Si le taux d'intérêt des obligations diminue au cours de la première moitié de l'année, le marché des actions repartira de l'avant, avec même une croissance pour le 2e semestre 2010. Le VN-Index pourrait tabler sur 650-700 points", prévoit-il.
De même, le marché de l'immobilier devrait se développer cette année. La tendance de fusion-acquisition (M & A - Mergers and Acquisitions) envisage de grandes affaires, surtout dans les secteurs de l'industrie et des services financiers, suivis des télécommunications et de l'exploitation minière...
"Il est clair que les opportunités offertes aux entreprises sont loin d'être négligeables. L'important, c'est que les entreprises sachent adapter leurs activités à la situation réelle pour saisir les occasions de développement", concluent les participants.
Minh Quang/CVN
(10/04/2010)