Grande-Bretagne
Inculpation du meurtrier présumé de Jo Cox, hommage national

Le meurtrier présumé de la députée Jo Cox a été inculpé pour homicide volontaire, a annoncé dans la nuit du 17 au 18 juin la police britannique qui enquête sur les possibles liens de cet homme de 52 ans avec l'extrême droite.

>>La campagne du référendum s'arrête le temps d'un hommage à la députée Jo Cox

Le Premier ministre britannique David Cameron et le leader du parti travailliste Jeremy Corbyn (gauche) rendent hommage à Jo Cox, à Birstall, le 17 juin.

Jo Cox, 41 ans, a été tuée le 16 juin en pleine rue dans sa circonscription du Nord de l'Angleterre, à une semaine du référendum sur le Brexit. Cette députée travailliste s'était engagée dans la campagne pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.

Thomas Mair lui a tiré dessus trois fois avant de la poignarder à plusieurs reprises alors qu’elle gisait en sang sur le sol. Il a été arrêté peu après les faits.

Le meurtre de cette mère de deux jeunes enfants a provoqué une immense émotion au Royaume-Uni ainsi que la suspension immédiate de la campagne pour le référendum. Elle restera suspendue au moins jusqu'au 19 juin.

Le Premier ministre David Cameron s'est rendu le 17 juin dans la petite ville de Birstall pour un hommage à la députée, à l'unisson d'un pays sous le choc.

"Là où nous voyons de la haine, là où nous voyons des divisions, nous devrions les chasser de notre vie politique, de notre vie publique, de nos communautés", a déclaré M. Cameron après avoir déposé une gerbe de fleurs, entouré du chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn et du président du Parlement John Bercow.

M. Corbyn a annoncé que le Parlement, en vacances pour cause de référendum sur l'UE le 16 juin, avait été rappelé à sa demande pour rendre le 20 juin "l'hommage qui est dû (à Jo Cox) au nom de tous ceux qui dans ce pays chérissent la démocratie, la liberté de parole et d'expression politique".

Un 'crime odieux', selon Obama

Le président américain Barack Obama a présenté par téléphone ses condoléances au mari de la députée, victime selon lui d'un "crime odieux".

Le portrait de Jo Cox devant le Parlement britannique, à Londres, pour un hommage à la députée assassinée, le 17 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous venons d'inculper un homme pour homicide", a déclaré Nick Wallen, le chef de la police du Yorkshire (Nord de l'Angleterre), dans un communiqué diffusé dans la nuit. "Thomas Mair, 52 ans, de Birstall, comparaîtra devant des magistrats aujourd'hui" (le 18 juin) à Londres, a-t-il précisé.

La police avait auparavant dit étudier la piste de possibles liens avec l'extrême droite du principal suspect qui aurait crié "Britain first !" ("La Grande-Bretagne d'abord !"), selon des témoins.

Selon le Southern Poverty Law Centre, un groupe américain de défense des droits civiques, le suspect, nommé Thomas Mair par les médias, est un "partisan dévoué" d'un groupe néonazi basé aux États-Unis.

Le quotidien The Guardian a affirmé le 17 juin que la police avait retrouvé des symboles nazis à son domicile ainsi que de la littérature d'extrême droite.

Avocate de la cause des réfugiés et de l'UE, Jo Cox n'avait de cesse de faire l'éloge de la diversité.

Le frère du suspect a, quant à lui, déclaré au Sun que Thomas Mair avait eu "des antécédents de troubles mentaux", une piste également suivie par la police.

Des médias n'hésitaient pas à mettre en cause l'agressivité de la campagne politique dans son acte.

Le 17 juin, la chancelière allemande Angela Merkel a mis en garde contre "l'exagération et la radicalisation partielle des discours (qui) ne participent pas à la création d'une atmosphère de respect".

Le président russe Vladimir Poutine a quant à lui suggéré que David Cameron a organisé le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne pour "faire chanter l'Europe" ou "pour l'effrayer".

Drapeaux en berne

Le ton devrait désormais changer, estiment les analystes interrogés par l'AFP.

Des fleurs en hommage à Jo Cox sur la péniche qu'elle habitait à Wapping, le 17 juin.

Mais aucun ne s'aventure à prédire les conséquences de ce drame sur le résultat du vote alors que les dernières enquêtes d'opinion, avant le meurtre, donnaient les partisans du Brexit en tête.

Une sortie de l'UE aurait un impact "négatif et important" sur l'économie britannique qui pourrait, au pire, tomber en récession l'année prochaine, a averti le 17 juin le FMI.

Le quotidien The Times s'est lui déclaré favorable à un maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, dans un éditorial intitulé "Refonder l'Europe" à paraître le 18 juin.

Dans le centre de Birstall, les habitants ont continué à déposer des fleurs et des cartes au pied de la statue de Joseph Priestley, théologien et philosophe.

"Jo, quel jour abominable et tragique", pouvait-on lire sur un mot. "J'ai le cœur brisé pour vos enfants", disait un autre.

Les drapeaux de Buckingham Palace, du Parlement et du 10 Downing Street étaient en berne. La reine a adressé un message de soutien à Brendan Cox, le mari de la défunte.

Dans un geste de solidarité, le Parti conservateur a décidé qu'il n'alignerait pas de candidat face au parti travailliste pour l'élection du remplaçant de Jo Cox dans la circonscription de Birstall.

AFP/VNA/CVN

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