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Le président américain Barack Obama (droite) et le secrétaire d'État John Kerry (centre) à Hanoi le 23 mai. |
Le ministère américain des Affaires étrangères, piloté par le secrétaire d'État John Kerry, a reconnu jeudi soir 16 juin l'existence d'un "télégramme (diplomatique) dissident rédigé par un groupe d'employés du département d'État concernant la situation en Syrie".
Son porte-parole John Kirby a toutefois refusé de dévoiler le contenu précis de ce texte diplomatique, le Wall Street Journal (WSJ) affirmant jeudi soir 16 juin que ce télégramme demande explicitement des frappes militaires américaines contre le régime du président syrien Bachar al-Assad.
"Nous examinons actuellement ce télégramme qui est sorti très récemment", s'est borné à dire M. Kirby.
Le porte-parole a toutefois expliqué qu'il existait "officiellement" au département d'État un "canal dissident" ou "contestataire" qui "permet à des employés de faire part de points de vue différents et de perspectives alternatives sur des sujets de politique" diplomatique.
"Canal" de contestation
Un tel "canal" de contestation représente "un vecteur important que le secrétaire d'État et le département d'État respectent et qui permet aux employés du ministère d'exprimer auprès de leur hiérarchie leurs opinions de manière franche et confidentielle", a justifié John Kirby.
Des combattants syriens du Conseil militaire de Manbij le 15 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La stratégie du président Barack Obama à l'égard du conflit syrien a provoqué l'une des plus fortes polémiques en politique étrangère de sa présidence.
Dans les mois précédents, M. Obama avait promis une action militaire contre la Syrie en cas de franchissement d'une telle "ligne rouge".
La France, notamment, mais aussi l'Arabie saoudite, n'ont jamais complètement digéré le renoncement du président des États-Unis.
Depuis, l'administration américaine refuse officiellement tout engagement militaire d'envergure en Syrie, en proie à une guerre civile qui a fait 280.000 morts.
Jamais, la ligne non interventionniste en Syrie telle que défendue par la Maison Blanche n'avait ouvertement été critiquée. John Kerry, toutefois, avait laissé entendre ces derniers mois qu'un mystérieux "plan B" était dans les tiroirs si la voie d'un règlement diplomatique et politique capotait totalement en Syrie.
De fait, les États-Unis et la Russie sont les coparrains d'un processus diplomatique pour la Syrie - tentatives de cessez-le-feu, d'un règlement politique, d'acheminement d'aide humanitaire - mais qui est moribond.
Washington pilote toutefois une coalition militaire internationale qui a effectué 13.000 frappes aériennes depuis l'été 2014 contre le groupe jihadiste État islamique en Syrie, mais aussi en Irak.
Les Américains ont également des dizaines de forces spéciales au sol en Syrie mais M. Obama a toujours résisté à la pression du déploiement massif de dizaines de milliers de soldats.