France
Incendie criminel contre une synagogue en France : Macron dénonce un "acte terroriste"

Réagissant à un incendie criminel samedi 24 août contre une synagogue dans le Sud de la France, le président français Emmanuel Macron a dénoncé cet "acte terroriste", appelant à la lutte permanente contre l'antisémitisme.

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Forces de l'ordre et pompiers sécurisent les abords de la synagogue de La Grande Motte, dans l'Hérault, le 24 août 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Pensées pour les fidèles de la synagogue de la Grande-Motte et tous les Juifs de notre pays. Tout est fait pour retrouver l’auteur de cet acte terroriste et protéger les lieux de culte", a déclaré Emmanuel Macron, dans un message posté sur X. Le chef de l'État a ajouté : "La lutte contre l’antisémitisme est un combat de chaque instant, celui de la nation unie".

Selon la presse locale citant des sources sécuritaires,  deux voitures stationnées devant le lieu de culte ont pris feu dont l'une contenant une bouteille de gaz. En intervention, un policier municipal a été blessé dans l'incendie suivi d'une explosion, alors qu'aucune victime dans la synagogue n'a été signalée.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour tentative d'assassinats terroristes. "À l'intérieur de la synagogue, se trouvaient cinq personnes, dont le rabbin, qui n'ont pas été blessées", a souligné le parquet dans un communiqué.

Selon la presse locale, deux portes de l'édifice religieux ont été touchées par le feu.

Les forces de l'ordre sécurisent les abords de la synagogue de La Grande Motte, dans l'Hérault, le 24 août 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous pouvons considérer que nous avons échappé à un drame absolu", a de son côté déclaré le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal. "Les premiers éléments, notamment de vidéosurveillance, montrent que l'assaillant était extrêmement déterminé et que si la synagogue avait été remplie de fidèles à ce moment-là, (...) probablement qu'il y aurait eu des victimes humaines", a-t-il poursuivi, venu sur place en compagnie du ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin.

"Volonté de tuer"

Les caméras de surveillance de la ville ont elles capté les images d'un homme en train d'incendier les véhicules, a indiqué à l'AFP Stéphan Rossignol, le maire de La Grande-Motte, station balnéaire de 8.500 habitants proche de Montpellier.

Perla Danan, présidente du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) d'Occitanie, a dénoncé auprès de l'AFP une "volonté de tuer", soulignant que "l'été il y a énormément de vacanciers à la Grande-Motte et sur le littoral qui viennent prier ici".

"L'emploi d'une bonbonne de gaz dans une voiture, à l'heure à laquelle on pense que des fidèles arrivent dans une synagogue, ce n'est pas simplement un incendie criminel, pas s'en prendre simplement à un lieu de culte, c'est la volonté de tuer", a renchéri le résident national du Crif, Yonathan Arfi, auprès de l'AFP.

Des membres des forces de l'ordre et des pompiers aux abords de la synagogue de La Grande Motte, dans l'Hérault, le 24 août 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'attaque a suscité de nombreuses réactions politiques. Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement a été accusé par ses adversaires politiques d'attiser l'antisémitisme, ce dont il se défend, a dénoncé sur X un "intolérable crime".

"L'antisémitisme grandit en France et il vient encore de frapper à La Grande-Motte", a accusé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, le leader de Place publique Raphaël Glucksmann dénonçant lui "le fléau de l'antisémitisme, que nous devons combattre ensemble sans la moindre faiblesse".

La cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a dénoncé des "attaques inacceptables et inqualifiables (...), conséquence de la montée de l'antisémitisme qui se répand dans notre pays", le patron du parti Jordan Bardella fustigeant lui "un acte criminel et antisémite".

Les actes antisémites ont quasiment triplé depuis le début de l'année, avec "887 faits" recensés au premier semestre, avait indiqué le 9 août Gérald Darmanin, alors qu'ils étaient 304 au cours de la même période en 2023. Ils avaient déjà fortement augmenté en 2023, notamment après le 7 octobre, selon le ministère de l'Intérieur, qui en a recensé 1.676 sur l'année, "soit quatre fois plus qu'en 2022".

AFP-XINHUA/VNA/CVN

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