Incendie à Paris : un homme a été interpellé et placé en garde à vue

La piste criminelle était privilégiée le 2 septembre après la mort de huit personnes, dont deux enfants, dans l'incendie qui a ravagé un immeuble d'habitation du Nord de Paris, le sinistre le plus grave depuis 2005 dans la capitale française.

>>Huit morts dans l'incendie d'un immeuble à Paris, le plus grave depuis 2005
Un homme "qui pourrait avoir été présent" sur les lieux quand le drame est survenu a été interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.
Âgé d'une trentaine d'années, il a été appréhendé par les policiers "à la suite de l'exploitation des premiers témoignages et des images de vidéosurveillance, mais on reste très prudent, ce n'est que le début de l'enquête", a dit une de ces sources. Il avait sur lui une bougie et un briquet au moment de son arrestation.
Incendie dans un immeuble d'habitation du 18e arrondissement, le 2 septembre à Paris. Photo : AFP/VNA/CVN

Cet homme connu de la police, notamment pour des affaires de stupéfiants, de vols et de dégradations de biens privés, a des antécédents psychiatriques, ont précisé des sources judiciaire et proche de l'enquête. L'une d'elles a parlé de trois hospitalisations en service spécialisé d'un à deux mois dans les cinq dernières années.
Deux départs de feu successifs, à deux heures d'intervalle dans la nuit du 1er au 2 septembre, ont eu lieu dans cet immeuble d'un quartier populaire et d'immigration du 18e arrondissement.
Un premier foyer est maîtrisé rapidement mais peu après 04h00 (02h00 GMT), un nouvel incendie éclate, dans le même immeuble. Norman Grandjean, un cadre trentenaire qui habite en face, est réveillé par les appels "au secours". Par la fenêtre, il voit "des flammes sortir par le troisième étage et des personnes coincées aux fenêtres".
"J'ai vu des flammes, j'ai vu des corps par terre inanimés", a raconté Tissem Ferjani, une habitante du quartier. "Il était à peu près quatre heures du matin, j'ai été réveillée par les cris, les gens criaient à l'aide, ils n'avaient pas de choix, soit ils restaient chez eux et ils mouraient soit ils sortaient par la fenêtre et ils tombaient. Tous les habitants du quartier sont sortis pour essayer d'aider."
Les pompiers sont parvenus à sortir sept survivants du brasier. Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déploré un "bilan très lourd : huit morts, quatre blessés" et confirmé que "la piste criminelle était privilégiée".
"Tout est mis en œuvre pour faire la lumière sur l'origine de ce drame", a assuré le président François Hollande.
Parmi les personnes ayant péri, six ont été intoxiquées, dont deux enfants de 8 et 14 ans, un homme de 63 ans et une femme de 44 ans, semble-t-il d'une même famille. Les deux dernières victimes se sont défenestrées face à la progression des flammes.
Le feu s'est déclaré au rez-de-chaussée de l'immeuble avant de se propager dans la cage d'escalier, a précisé une source proche de l'enquête.


AFP/VNA/CVN

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