>>L'Europe veut enfin agir, des milliers de migrants sur la route des Balkans
>>Un camion de migrants intercepté en Autriche, une nouvelle tragédie évitée
Dans la capitale autrichienne, les manifestants se sont retrouvés à la gare Westbahnhof où des trains transportant des centaines de migrants qui avaient été bloqués pendant des heures à la frontière austro-hongroise étaient peu avant arrivés de Budapest.
Des migrants venant de Budapest à la gare de Munich, le 31 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Beaucoup de ces derniers, pour la plupart dépourvus de visas, sont ensuite montés dans un train à destination de la ville autrichienne de Salzbourg, tandis que d'autres sont partis pour Munich, dans le Sud de l'Allemagne.
Dans le même temps, un service religieux à la mémoire des 71 migrants morts s'est déroulé en la cathédrale Saint-Étienne de Vienne.
Avertissement d'Angela Merkel
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a averti que l'échec d'une réponse à la crise migratoire mettrait en péril les idéaux mêmes de l'Union européenne.
"Les droits civils universels ont été jusqu'à présent étroitement liés à l'Europe et à son histoire, en tant que principe fondateur de l'Union européenne", a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse à Berlin, estimant que "si l'Europe échoue sur la crise des réfugiés, ce lien avec les droits civils universels sera cassé, il sera détruit".
En pointe sur le dossier de la crise migratoire ces derniers temps, Mme Merkel a appelé une nouvelle fois à la mise en place de quotas d'accueil par pays européen pour les migrants qui arrivent en Europe, une idée rejetée par de nombreux États.
L'Allemagne s'attend à devoir recevoir 800.000 demandes d'asile cette année, quatre fois plus qu'en 2014.
Après les avoir retenus, les autorités hongroises ont laissé partir le 31 août à bord de trains à destination de l'Autriche et de l'Allemagne plusieurs centaines de migrants qui avaient passé des jours dans des gares de Budapest transformées en camps de réfugiés improvisés.
Un train en provenance de la capitale hongroise avec environ 400 migrants à son bord est ainsi arrivé le soir du 31 août en Bavière, dans le Sud de l'Allemagne. Deux trains transportant des centaines de réfugiés, principalement des Syriens, ont été arrêtés à la frontière autrichienne, a annoncé la police, qui
les a laissés repartir après avoir procédé à une vérification d'identité.
Ceux qui avaient déposé une demande d'asile en Hongrie devaient être renvoyés à Budapest, conformément aux règles européennes, les migrants non enregistrés étant autorisés à continuer leur route.
De la Méditerranée à l'Arctique
Les personnes se rendant par la route de Hongrie en Autriche devaient quant à elles patienter le 31 août dans de gigantesques bouchons de 50 km près de la frontière. La police arrêtait chaque camion, fourgon ou voiture, dans le but de mettre la main sur des trafiquants d'êtres humains.
Des migrants voyagent dans un train en provenance de Budapest et à destination de Vienne, le 31 août. |
Des migrants voyagent dans un train en provenance de Budapest et à destination de Vienne, le 31 août. |
Ces mesures ont été mises en place le soir du 30 août après qu'un camion abandonné eut été trouvé la semaine dernière dans l'État du Burgenland, près de la frontière avec la Hongrie, avec 71 cadavres en décomposition.
La police slovaque a pour sa part interpellé à la frontière avec la Hongrie deux chauffeurs serbes qui essayaient de faire passer dans leurs camions 26 personnes de nationalité syrienne ou irakienne.
En Allemagne, ce sont quelque 1.785 passeurs présumés de migrants qui ont été arrêtés entre janvier et juillet, plus "300 à 400" pour le seul mois d'août, a indiqué le 31 août la police.
Au Nord, au Sud, à l'Est, des dizaines de milliers de migrants, souvent des réfugiés ayant fui les guerres au Moyen-Orient ou en Asie, tentent de gagner l'espace Schengen, confrontant l'Europe à un afflux migratoire sans précédent.
En mer Méditerranée, quelque 119 migrants ont ainsi été récupérés le 31 août à bord d'un canot pneumatique à la dérive au large des côtes libyennes par un navire affrété par l'ONG MSF.