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Le FMI a relevé sensiblement le 14 juin ses prévisions de croissance pour la France de 1,1% à "près de 1,5%", s'alignant sur l'objectif gouvernemental, et appelé Paris à aller plus loin que la loi El Khomri pour réformer le marché du travail. |
Les experts du Fonds monétaire international, qui se livraient à leur examen annuel de l'économie britannique, ont jugé qu'une décision des Britanniques le 23 juin de sortir de l'UE entraînerait "une période prolongée d'incertitude qui pourrait peser sur la confiance et l'investissement et élever la volatilité des marchés financiers, les négociations sur de nouvelles conditions pouvant durer des années".
En cas de Brexit, le FMI dresse, dans un rapport séparé intitulé "Implications macro-économiques du Royaume Uni quittant l'UE", deux scénarios de conséquences : un "scénario limité" et un autre dit "défavorable" au cas où les négociations de sortie avec Bruxelles "ne se déroulent pas bien".
Dans le premier cas, la croissance du PIB de l'économie britannique ralentirait à 1,7% en cette année, puis 1,4% en 2017 au lieu de 1,9% et 2,2% actuellement prévus.
Dans le scénario "adverse", l'économie du Royaume-Uni tomberait en récession en 2017 à -0,8% avant de se redresser à +0,6% en 2018, affirment les experts du FMI.
"Dans le cas du scénario défavorable, les implications seraient une croissance négative", a confirmé un responsable du FMI lors d'une conférence téléphonique le 17 juin.
Le taux de chômage actuellement prévu à 5% cette année comme en 2017, remonterait à 5,3% en 2017 en cas de conséquences limitées. En cas de scénario défavorable, il culminerait à 6% en 2017 et 6,5% en 2018. L'inflation grimperait, toujours en cas de scénario adverse, à 4% en 2017 au lieu de 1,9% prévu.
Accords de swaps
"L'effet à long terme sur la production et les revenus britanniques serait aussi probablement négatif et important, car de nouvelles barrières pèseraient sur le commerce, l'investissement et la productivité. De plus, les marchés pourraient précipiter l'arrivée de ces effets négatifs à moyen et long terme en réagissant de façon abrupte immédiatement après le vote", expliquent les experts du Fonds.
Ils ajoutent qu'en cas de sortie, les autorités britanniques devront s'assurer que le système financier continue de brasser suffisamment de liquidités pour éviter un assèchement du crédit - saluant au passage les initiatives déjà prises par la Banque d'Angleterre pour parer à toute éventualité.
Des accords de "swaps" ou de flux de devises entre les grandes banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), sont déjà en place "depuis quelque temps", a assuré un responsable du FMI.
"En cas de pénurie de liquidités en dollars par exemple, la Banque d'Angleterre pourrait activer ces lignes de swaps", a-t-il indiqué.
À l'étranger, certains pays vont souffrir davantage que d'autres d'une éventuelle sortie de l'économie britannique de l'UE du fait de l'importance de leurs relations commerciales mutuelles. Ces pays sont l'Irlande, Malte, Chypre, les Pays-Bas et la Belgique ainsi que le Luxembourg pour ses liens financiers. "La France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne devraient être moins affectés que la moyenne de l'UE", ajoute le Fonds dans son rapport.
Si les Britanniques votent pour rester dans l'UE, le FMI prévoit à l'inverse un certain rebond de la croissance. "La croissance devrait se renforcer à la fin 2016 à mesure que les effets du référendum, qui semble avoir pesé sur la croissance jusqu'à présent, s'atténuent", explique-t-il.
Des économistes estiment qu'un surcroît de prudence des entreprises britanniques avant le vote a réduit leurs investissements en début d'année, bien que cette thèse soit contredite par d'autres analystes.
Dans l'hypothèse d'un maintien dans l'UE, les experts du FMI s'attendent au final à une hausse de 2,2% du produit intérieur brut en 2017, après 1,9% attendu cette année.
Interrogé sur le fait de savoir s'il existait un scénario où le Brexit serait bénéfique à l'économique britannique, un expert du FMI a expliqué que des hypothèses "dans l'air" affirmaient que ce serait le cas si "le Royaume-Uni se spécialisait complètement dans les services et que les secteurs manufacturier et agricole disparaissaient".
"Nous ne voyons pas cela comme un scénario vraisemblable", a-t-il toutefois ajouté.
AFP/VNA/CVN