>>États-Unis : négociations tendues au Congrès pour éviter la paralysie
>>Donald Trump s'affiche en négociateur en chef sur l'immigration
Des "Dreamers" manifestent à Washington le 17 janvier pour réclamer un statut légal définitif. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les choses commencent à bouger. Cela va se faire, à un certain point dans l'avenir, sur une période de 10 à 12 ans", a déclaré Donald Trump lors d'un échange impromptu avec des journalistes à la Maison Blanche.
"Je pense que c'est une bonne chose d'avoir une incitation, pour, après un certain temps, pouvoir devenir citoyen", a ajouté M. Trump qui doit présenter lundi ses propositions pour, espère-t-il, mettre fin à des mois de bras de fer entre démocrates et républicains sur ce sujet sensible.
La situation de ces "Dreamers" est une source de blocage au Congrès. Au nombre de 690.000, ces derniers sont actuellement protégés par un programme mis en place par Barack Obama, baptisé Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) et qui leur permet de travailler et d'étudier aux États-Unis. Ils étaient arrivés avec leurs parents, entrés illégalement aux États-Unis, alors qu'ils étaient enfants. Donald Trump a abrogé le programme en septembre jugeant qu'il n'était pas constitutionnel et a donné jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution.
Interrogé sur cette échéance qui inquiète ces centaines de milliers de personnes qui redoutent de se retrouver du jour au lendemain à la merci d'une expulsion, le président américain s'est voulu rassurant. "Dîtes-leur de ne pas être inquiets. (...) Cela dépend des démocrates, mais ils ne devraient pas être inquiets", a-t-il répondu.
Les démocrates exigent une solution pour ces derniers et menacent, faute d'accord, de provoquer une nouvelle paralysie des administrations fédérales, comme cela s'est produit le week-end dernier. Les républicains sont globalement d'accord pour régulariser ces jeunes "rêveurs" mais Donald Trump exige en échange le vote de crédits pour ériger le mur promis à la frontière avec le Mexique.
Fin de loterie cartes vertes ?
Donald Trump a souligné mercredi 24 janvier qu'il estimait à 25 milliards de dollars les fonds nécessaires à ce stade pour sa construction, auxquels il faudrait ajouter 5 milliards de dollars pour le renforcement des mesures de sécurité à la frontière. "Nous voulons une véritable sécurité aux frontières", a-t-il martelé. "Si n'y a pas de mur, il n'y a pas de Daca", a-t-il ajouté.
Une partie du débat tourne aujourd'hui sur la définition exacte de ce que l'exécutif entend par "mur" : quel type de structure ? Quelle longueur ? Quelle hauteur ? Car les démocrates sont vent debout contre l'idée d'un immense mur symbole pour eux d'une politique xénophobe. "Je vais bâtir le plus grand mur que vous ayez jamais vu", avait lancé Donald Trump en campagne.
Traversant essentiellement des régions arides peu peuplées, mais aussi des villes, la frontière américano-mexicaine relie l'océan Atlantique au Pacifique sur 3.200 kilomètres.
Donald Trump souligne régulièrement que nombre d'éléments faisant office de barrière naturelle, sa longueur sera nettement plus réduite. Il a évoqué mercredi une longueur d'environ 1.300 kilomètres. Autres conditions posées par la Maison Blanche pour aboutir à un accord : la fin de ce qu'elle appelle "l'immigration en chaîne" (rapprochement familial) et la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes.
Le sénateur républicain Lindsey Graham, en première ligne sur le dossier, a jugé que les propos présidentiels pouvaient marquer un véritable tournant. "Avec ces déclarations, nous sommes sur la voie de régler le problème de l'immigration qui est clé pour (trouver un accord budgétaire) sur la reconstruction de notre armée!", a-t-il tweeté.