Au Brésil, un procès en appel à haut risque pour Lula

Une cour d'appel doit trancher mercredi 24 janvier sur la condamnation à près de dix ans de prison pour corruption de l'ex-chef d'État brésilien Lula et pourrait anéantir à terme l'ambition du grand favori des sondages de se présenter à la présidentielle d'octobre.

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L'ex-chef d'État brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s'adresse à la foule de ses partisans, le 23 janvier à Porto Alegre.

Un Brésil très polarisé retenait son souffle en attendant la décision des trois juges de Porto Alegre. Des milliers de sympathisants de Luiz Inacio da Silva très remontés, mais aussi ses ennemis farouches, ont convergé vers cette ville du Sud, dans une ambiance tendue qui laisse redouter des affrontements.
L'État de Rio Grande do Sul, dont Porto Alegre est la capitale, a mobilisé d'importantes forces de maintien de l'ordre et des hélicoptères autour du procès, suivi par quelque 300 journalistes, brésiliens et étrangers.
En confirmant -option la plus probable- ou en infirmant la condamnation à neuf ans et demi de prison pour corruption et blanchiment de Lula, la cour d'appel va de fait déterminer la configuration de la présidentielle d'octobre au Brésil.
Mais même si la peine de Lula est confirmée mercredi, il est probable que celui-ci évitera la prison et qu'il pourra même faire campagne. Pour un temps.
Les nombreux recours possibles font que la situation de l'icône de la gauche pourrait ne pas être clarifiée avant de longs mois, laissant planer longtemps encore le flou qui entoure la présidentielle la plus incertaine au Brésil depuis le retour de la démocratie en 1985.
"La cour d'appel va probablement confirmer la condamnation" de Lula, a écrit l'Eurasia Group, "et Lula sera sans doute disqualifié par des décisions finales des cours suprême et électorale, mais certainement à une date plus proche de l'élection" d'octobre.
Toujours pugnace, Lula a fait le déplacement mardi soir 23 janvier à Porto Alegre, défilant à la tête de ses sympathisants vêtus de rouge amenés par autocars entiers. Il attendra le jugement chez lui à Sao Paulo.
"J'ai la tranquillité des innocents, de ceux qui n'ont commis aucun crime", a-t-il lancé à Porto Alegre. "Ils ont peur que je revienne ? Ils ont peur des bonnes choses que nous avons faites".
"La présence de ces milliers de (supporters) a transformé Porto Alegre en capitale de la lutte pour la démocratie et pour un procès juste du président Lula", a déclaré à l'AFP-TV Miguel Rossetto, un ancien ministre de l'ex-présidente Dilma Rousseff.
Mais les militants du Parti des Travailleurs (PT) de Lula et d'autres organisations de gauche vont faire face dans les rues de Porto Alegre aux anti-Lula, qui ont déjà manifesté mardi soir 23 janvier à Sao Paulo.
Ces derniers mois, ils ont émaillé les apparitions publiques de l'ex-président des cris de "voleur !" tout en exhibant des poupées de chiffon représentant Lula en habit de prisonnier.

AFP/VNA/CVN

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