Hollande engrange les soutiens en France et... un premier en Europe

À quatre jours de la présidentielle dont il est le favori de plus en plus large, le socialiste François Hollande a engrangé les soutiens en France de personnalités de droite et un premier en Europe, celui du Premier ministre belge Elio di Rupo.

Le socialiste François Hollande lors d’une rencontre avec ses supporteurs le 17 avril au soir à Lille (Nord de la France).

Soucieux de rassembler un maximum de voix dès le premier tour, François Hollande a consacré au scrutin du 22 avril son dernier gros meeting le 17 avril au soir à Lille (Nord) en appelant à la mobilisation. "Le message que je porte ici à Lille : c'est le premier tour qui va emporter tout, le mouvement qui va se lancer, la conquête qui va s'annoncer", a-t-il proclamé. "Je sens le mouvement, l'espérance se lever, mais je ne suis sûr de rien", a-t-il ajouté.

Chaque jour pourtant, les sondages lui prédisent une victoire plus large au second tour (le 6 mai) face à Nicolas Sarkozy. Selon une enquête de l'institut CSA publiée le 17 avril, les intentions de vote iraient jusqu'à 58% pour le socialiste contre 42% pour le président sortant.

Au premier tour, les deux hommes seraient au coude-à-coude, autour de 27-28%, selon plusieurs instituts. Mais le sondage CSA voit un écart significatif en faveur de François Hollande, à 29% contre 24% à Nicolas Sarkozy. Et le socialiste engrangeait les soutiens le 17 avril.

Soutien

Snobé par les leaders conservateurs en Europe, il a reçu celui d'Elio Di Rupo, l'un des rares chefs de gouvernement socialistes en Europe, venu assister, sans prendre la parole, au meeting de Lille.

Le soutien de M. Di Rupo est un peu l'arbre qui cache la forêt pour François Hollande, boycotté lors de sa campagne par les dirigeants européens, très majoritairement conservateurs et dont certains se sont engagés en faveur de Nicolas Sarkozy, comme le Britannique David Cameron et surtout l'Allemande Angela Merkel.

François Hollande aurait aussi reçu le soutien symbolique de l'ancien président français Jacques Chirac qui aurait décidé de voter pour lui, selon le journal Le Parisien, qui cite l'un de ses proches.

Deux de ses anciennes ministres, l'écologiste centriste Corinne Lepage et Brigitte Girardin, ont elles explicitement apporté leur soutien à François Hollande. De même que 42 économistes français pour qui le socialiste allie "la crédibilité, l'ambition et la cohérence".

L'ex-secrétaire d'État à la Politique de la ville de Nicolas Sarkozy, Fadela Amara, venue de la société civile, a également annoncé qu'elle voterait pour le candidat socialiste dans une interview au quotidien Libération.

Même la chef du patronat Laurence Parisot, après avoir loué le travail "extraordinaire" de Nicolas Sarkozy, a dit se sentir "plus proche" de François Hollande "sur des sujets plus sociaux et notamment le rôle des corps intermédiaires".

Pour combler son retard, le président candidat fait une fin de campagne axée sur l'économie afin de séduire les électeurs centristes de François Bayrou, crédité de 10% dans les sondages, dont il aura absolument besoin au second tour.

Le 17 avril, il a insisté sur la nécessité pour la France de réduire ses déficits pour obtenir en contrepartie l'ouverture d'un "dialogue" avec la Banque centrale européenne (BCE) sur son soutien à la croissance, notamment sur la question des taux de change. "On fera bouger la BCE parce qu'il n'y a pas à avoir de tabous en Europe, il faut que la France par tous les moyens ne donne pas le sentiment que c'est une façon de s'extraire des efforts qu'elle doit faire pour réduire ses déficits et sa dette", a-t-il estimé.

Nicolas Sarkozy a également mis en garde "les Français tentés par le vote extrême". "Je veux leur dire que je comprends leur souffrance et leur colère, mais que s'ils votent pour Marine Le Pen, ils n'auront aucune réponse. Ce vote est une impasse", a-il déclaré dans un entretien à paraître le 18 avril dans deux quotidiens régionaux.

Bien qu'elle soit à plus de dix points derrière le duo de tête, la candidate du Front national Marine Le Pen, qui tenait le 17 avril au soir à Paris son dernier meeting de campagne, voulait garder l'espoir de créer la surprise. "Nous allons leur montrer qu'ils ont tort", a-t-elle lancé à ses partisans en fustigeant le "système", qui voudrait imposer un duel Sarkozy-Hollande au second tour.

AFP/VNA/CVN

 

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