Hanoi : les arbres séculaires, aussi des patrimoines

Les arbres séculaires sont autant de symboles culturels et de témoins de l'histoire de la capitale. Ils entrent dans la vie spirituelle des Hanoiens.

Depuis plus de 3 ans, un groupe des scientifiques du Centre de l'éducation, de la communication et de l'environnement (Union des associations scientifiques et techniques du Vietnam) procède à l'examen des arbres séculaires de 14 arrondissements et districts de la capitale afin de les faire figurer sur un atlas.

D'après leurs recherches, ces arbres séculaires doivent être âgés de plus de 70 ans et leur diamètre dépasse 70 cm.

"En outre, des arbres présentent des valeurs historiques, culturelles et des gènes précieux y sont inscrits", souligne Nguyên Nguyên Cuong, directeur dudit centre.

Suite à ces critères, on recense 725 arbres précieux de 62 espèces et 30 familles différentes. La plupart d'entre eux, soit 596 arbres, se concentrent dans 9 arrondissements intra-muros essentiellement à Ba Dinh, Hai Bà Trung, Hoàn Kiêm et le reste dans 5 districts en banlieue.

En outre, les spécialistes ont isolé des arbres présentant des carac-tères particuliers comme l'âge élevé (17), la grande dimension (19), les gènes précieux (6).

La plupart de ces vénérables ancêtres végétaux se situent dans les maisons communales et pagodes, comme un aliboufier de plus de 700 ans à la maison communale de Kiêu Ky, Gia Lâm (banlieue), un lim de plus de 250 ans dans un jardin familial au district de Soc Son. "C'est une relique d'une forêt naturelle auparavant ", affirme son propriétaire, Vu Duc Ky.

En outre, le parc Bach Thao réunit 6 arbres présentant des gènes précieux.

De grandes attentions et des soins particuliers

À côté de ces arbres de longue vie, les scientifiques ne négligent pas non plus ceux qui par leur localisation présentent un intérêt historique tel le plaqueminier de la maison communale de Chèm, le kapokier du Musée de l'histoire, le manguier du temple Quan Thanh, qui, planté en 1680, est rattaché à la remise en état de cet édifice.

Les arbres qui honorent la venue de grands hommes comme le styrax planté en 1958 à la pagode Trân Quôc, par le président de l'Inde, Prasat, est également inscrit dans la liste.

À l'heure actuelle, le nombre et la qualité de ces arbres séculaires connaissent une nette réduction, du fait du manque de soins et de l'inconscience des habitants qui les vandalisent. "L'origine de cette situation déchirante provient du manque d'organismes spécialisés dans la gestion", exprime Nguyên Nguyên Cuong.

Pour l'heure, des scientifiques procèdent à localiser les arbres abîmés par l'homme, avant de demander des mesures concrètes de protection. Ils proposent à promulguer précocement des prescriptions sur la protection des arbres séculaires comme de fixer la responsabilité des organismes concernés et des familles, sans oublier d'établir, en même temps, un barème d'amendes ajustées aux actions de dégradation de ces vieux végétaux.

Pour sa part, le Service municipal de la culture, du sport et du tourisme se charge de gérer et de protéger les arbres présentant des valeurs importantes en culture, histoire et science, comme le banian du temple Bà Kiêu, le styrax de la pagode Trân Quôc, etc. En outre, les arbres devraient être numérotés pour favoriser les soins périodiques.

Selon Nguyên Nguyên Cuong, 5 recueils sur les arbres séculaires ont été publiés. Plusieurs organisations souhaitent coopérer avec le Centre d'éducation, de communication et d'environnement pour l'impression de livrets de ce genre dont l'objectif est de contribuer pour une part importante à vulgariser la valeur de ces arbres, sans oublier de rappeler la responsabilité des habitants envers l'environnement.

Câm Sa/CVN

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