Grèce : premier round courtois avec l'UE, les banques reprennent des couleurs

Le premier round du match qui s'annonce entre Alexis Tsipras et les créanciers européens de la Grèce a été courtois jeudi 29 janvier à Athènes, le Premier ministre issu de la gauche radicale assurant au président du Parlement européen, Martin Schulz, qu'il souhaitait trouver "des solutions communes" avec l'UE.

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Le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras (gauche) s'entretient avec le président du Parlement européen Martin Schulz, le 29 janvier à Athènes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Premier dignitaire de l'UE à se rendre en visite à Athènes, M. Schulz s'est montré un peu rassuré après sa rencontre de deux heures avec M. Tsipras : "Il y avait une crainte qu'Alexis Tsipras suive sa propre voie mais cela n'est pas vrai, il est en faveur d'une discussion (...) la Grèce cherche des solutions sur une base commune avec ses partenaires européens", a affirmé Martin Schulz.
Il a qualifié la discussion de "sincère", "constructive", mais aussi, en termes diplomatiquement choisis, de "fatigante". "Il y a des choses qu'il faut encore discuter", a-t-il dit.
"J'espère que demain (vendredi 30 janvier) avec le patron de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem", le président de l'Eurogroupe qui se rend à Athènes pour discuter avec M. Tsipras, "il y aura des pas concrets", a conclu Martin Schulz.
M. Schulz, après ce qu'il a qualifié de "bon pas en avant", va en effet laisser la place à des négociateurs sans doute moins débonnaires que lui.
L'ancien et le nouveau ministre des Finances, Gikas Hardouvelis et Yanis Varoufakis, lors de la passation de pouvoirs le 28 janvier au ministère à Athènes.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le ministère des Finances grec a indiqué dans un communiqué que la visite de M. Dijsselbloem marquerait "le début de la concertation avec les partenaires" de la Grèce. Des parties prenantes de cette future concertation ont à nouveau posé leurs limites jeudi 29 janvier.
"Nous respectons le suffrage universel en Grèce, mais la Grèce doit aussi respecter les autres, les opinions publiques et les parlementaires du reste de l'Europe", a ainsi estimé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans une interview au quotidien français le Figaro. Il a affirmé qu'"il n'est pas question de supprimer la dette" d'Athènes même si "des arrangements sont possibles".
Zone euro trop timide
L'alternance politique en Grèce et les changements décidés par le nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras "ne doivent pas se faire au détriment" des autres Européens, a mis en garde de son côté le ministre allemand de l'Économie, Sigmar Gabriel.
Principales données sur la dette grecque, PIB et croissance du pays.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, dont le pays ne fait pas partie de la zone euro, s'est mêlé du débat jeudi 29 janvier, critiquant au contraire la zone euro, "timide à mettre en place les politiques et institutions nécessaires pour apporter une prospérité durable pour ses citoyens".
Les Européens n'ont pas été les seuls à manifester de l'inquiétude devant les initiatives du gouvernement Tsipras, jeudi 29 janvier. La Chine s'est dite "vivement préoccupée" d'une des mesures-phares annoncées : la suspension du processus de privatisation du port du Pirée, où le géant chinois du fret maritime Cosco est déjà très présent.
"Nous comptons exhorter le gouvernement grec à protéger les droits et intérêts légaux des sociétés chinoises en Grèce, dont Cosco", a dit un porte-parole du ministère du commerce.
Le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, se rendra au Royaume-Uni, en France et en Italie la semaine prochaine. "Tsipras préfère apparemment les pays où il espère du soutien", ironisait Christian Schulz de la banque Berenberg.
La crainte d'un krach des banques s'est cependant éloignée jeudi 29 janvier. La veille, plombées par les mauvaises nouvelles et les mises en garde, entre un membre de la Bundesbank qui a évoqué un risque "fatal" pour elles si le gouvernement ne respectait pas les préconisations de l'UE, et des chiffres de la Banque de Grèce montrant une accélération des retraits bancaires en janvier, elles ont perdu plus du quart de leur valeur boursière.
Jeudi 29 janvier, la Bourse d'Athènes a fini en hausse de 3,2% et l'indice des banques en hausse de 13%. Mais le taux de l'obligation grecque à 10 ans restait à plus de 11%, un signe très net de défiance des marchés.

AFP/VNA/CVN


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