>>Grèce : des corps s'échouent à Lesbos, pas de naufrage signalé
Un amas de voitures emportées par les flots de boue qui ont dévasté Mandra, au nord-ouest d'Athènes, le 15 novembre 2017, après de violentes pluies. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au fil de la journée et des recherches menées sur place par les équipes de secours, le bilan humain n'a cessé de s'alourdir.
En fin d'après-midi, les pompiers recensaient 14 morts, hommes et femmes, pour la plupart des personnes âgées selon les premières informations des pompiers.
Certains ont été piégés à leur domicile, comme deux octogénaires habitant des sous-sols, d'autres emportés par les eaux alors qu'ils se trouvaient dehors ou dans leur véhicule.
Les corps de deux hommes ont aussi été charriés jusqu'à la mer, où la police portuaire les a repêchés.
Un homme devant un magasin dévasté par les flots de boue provoquées par de violentes pluies à Mandra, au nord-ouest d'Athènes, le 15 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est venu comme un tsunami", a témoigné le commerçant Evangélos Kolovetzos, dont le magasin a été totalement ravagé, vitres brisées et portes enfoncées.
Dévalant des pentes proches, après des pluies violentes dans la nuit, des torrents de boue ont envahi tôt dans la matinée les deux localités de Nea Peramos et Mandra, situées à 50 km à l'ouest d’Athènes, emportant tout sur leur passage.
« Désastre biblique »
Camion à moitié noyé dans une boue brunâtre, amas de voitures cabossées au pied d'arbres tordus, débris en tout genre encombrant les rues : les dégâts étaient considérables.
Les deux localités ont été déclarées en "état d'urgence", et près de 200 pompiers ont été dépêchés sur la zone. Leurs services ont précisé avoir reçu plus de 600 appels à l'aide.
Une icône de la vierge Marie couverte de boue dans une maison de Mandra, une localité au nord-ouest d'Athènes dévastée par une coulée de boue provoquée par de violentes pluies, le 15 novembre. |
"Nos rues sont complètement détruites (...) un millier d'habitations ont été inondées, un tiers de la ville", a indiqué le maire adjoint de Néa Peramos, Stavros Fotiou, à la télé publique ERT.
"Tout est perdu, c'est un désastre biblique" s'est pour sa part ému la maire de Mandra, Ioanna Kriekouki.
Une dizaine de passagers a du être évacué d'un bus emporté par le courant, tandis que les murs d'une usine cédaient sous les flots. Le cimetière de Mandra a aussi été inondé.
En fin d'après-midi à Mandra, des buldozers tentaient de procéder à un premier déblayage, sur fond de va et vient d'ambulances, mais les axes principaux restaient noyés sous l'eau et les gravats.
Des flots d'eau boueuse à Mandra, localité au nord-ouest d'Athènes dévastée après de violentes pluies, le 15 novembre. |
"L'accès à la zone reste difficile, des débris se sont accumulés jusqu'aux toits des maisons", a indiqué le porte-parole des pompiers, Yiannis Kapakis.
L'électricité a été coupée en plusieurs points de la localité, accueillant, dans un urbanisme erratique, de nombreux ateliers et usines.
À Nea Peramos, l'alimentation en eau a été coupée, et le retour à la normale pourrait prendre jusqu'à cinq jours, selon M. Fotiou.
Le Premier ministre Alexis Tsipras a exprimé dans un tweet "sa profonde tristesse" pour les victimes et dépêché une équipe gouvernementale sur place pour coordonner les opérations.
Il devait présider en début de soirée une réunion de crise, alors que la météo prévoyait la poursuite des précipitations dans la nuit.