>>Israël : le conflit se poursuit à Gaza en dépit des efforts de médiation égyptiens
>>La Palestine va prendre des mesures pour faire face à l'escalade israélienne
>>Nouvelles violences israélo-palestiniennes après des arrestations
De la fumée s'élève du site d'une présumée frappe israélienne, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La nouvelle confrontation ayant débuté vendredi 5 août est la pire entre l'État hébreu et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de mai 2021 qui avait fait en onze jours 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.
Selon un bilan actualisé, le ministère de la Santé à Gaza a affirmé que 24 personnes dont six enfants avaient péri depuis vendredi 5 août dans des frappes israéliennes et que 215 avaient été blessées.
Les autorités israéliennes contredisent ce bilan et assurent que plusieurs enfants palestiniens ont été tués samedi soir à Jabalia (Nord) par un tir de roquette raté du Jihad islamique vers Israël.
"Les forces de sécurité israéliennes n'ont pas frappé Jabalia ces dernières heures", a indiqué le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid dans un communiqué.
Dans un hôpital de Jabalia, des journalistes de l'AFP ont vu les corps de six personnes dont trois enfants.
L'armée israélienne a annoncé samedi 6 août se préparer à "une semaine" de raids sur Gaza, visant selon elle l'organisation Jihad islamique dont elle a dit avoir tué 15 combattants. Parmi eux, un commandant en chef, Tayssir Al-Jabari.
"La bataille n'en est qu'à ses débuts", a affirmé Mohammed Al-Hindi, un responsable du Jihad islamique, organisation qui tire des roquettes vers le sol israélien.
Efforts égyptiens
Un bombardement dû à un raid israélien à Gaza, le 6 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des sources égyptiennes ont indiqué que Le Caire, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s'efforçait d'établir une médiation. Lors d'un discours, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé travailler "sans relâche" pour ramener le calme.
Mais sur le terrain, les échanges de tirs se poursuivaient dans la nuit de samedi à dimanche 7 août, d'après des journalistes de l'AFP à Gaza.
Israël ne mène "pas actuellement de négociations en vue d'un cessez-le-feu", a affirmé un porte-parole militaire israélien.
L'armée israélienne a commencé à frapper vendredi l'enclave de 2,3 millions d'habitants sous blocus dans le cadre d'une "attaque préventive" contre le Jihad islamique, a-t-elle dit.
En représailles, environ 400 projectiles - roquettes et obus de mortiers - ont été lancés ces dernières 24h depuis Gaza, d'après un responsable israélien. La plupart ont été interceptés par le bouclier antimissile, a indiqué l'armée, et deux personnes ont été légèrement blessées par des éclats d'obus, selon des secouristes.
Samedi après-midi, des sirènes d'alerte ont retenti dans la métropole israélienne de Tel-Aviv pour la première fois depuis cette nouvelle escalade.
Les hostilités ont déjà privé Gaza, petite langue de terre coincée entre l'Égypte, la Méditerranée et Israël, de son unique centrale électrique.
Elle "a cessé (de fonctionner) en raison d'une pénurie" de carburant, a indiqué samedi 6 août la compagnie d'électricité. L'État hébreu a bouclé les passages frontaliers ces derniers jours, interrompant de fait les livraisons de diesel.
"Guerre"
Une vue aérienne montrant des Palestiniens qui inspectent les ruines d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne dans la ville de Gaza, le 6 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La coordinatrice des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans les Territoires palestiniens, Lynn Hastings, a appelé à permettre l'entrée dans l'enclave de "carburant, nourriture et fournitures médicales".
C'est l'arrestation d'un chef du Jihad islamique en Cisjordanie en début de semaine qui a mené à cette nouvelle confrontation. Craignant des représailles, les autorités israéliennes ont affirmé lancer une opération à Gaza, micro-territoire gouverné par le mouvement Hamas et où le Jihad islamique est bien implanté.
Les forces israéliennes ont également arrêté en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'État hébreu, 19 membres du groupe considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.
En 2019, la mort d'un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait déjà donné lieu à plusieurs jours d'échanges de tirs meurtriers. Le Hamas, qui a combattu Israël lors de quatre guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s'était lui tenu à distance.